Ce présent dialogue national vise à « écrire ensemble des pages encore plus belles » du récit politique sénégalais, selon le président Bassirou Diomaye Faye qui promet un libre exercice des droits politiques.
Le président sénégalais a officiellement lancé, ce mercredi 28 mai 2025 à Diamniadio, les travaux du dialogue national sur le système politique. Dans un discours solennel, Bassirou Diomaye Faye a affirmé que « l’opposition sera respectée et exercera librement ses droits dans le respect de la loi », en présence des principales figures de l’opposition, mais en l’absence notable de l’ancien président Macky Sall et de son parti, l’Alliance pour la République (APR).
S’exprimant à l’ouverture de ces assises qui se tiendront jusqu’au 4 juin prochain, le chef de l’Etat a souligné que cette concertation large et inclusive répond à l’« injonction du respect de la date codifiée dans le calendrier républicain », la Journée nationale du dialogue instaurée le 28 mai.
Pour sa deuxième initiative de ce type depuis son investiture le 2 avril 2024, le président Faye a salué la tradition sénégalaise de dialogue, soulignant que cette démarche ne visait pas à désamorcer une crise mais à « écrire ensemble des pages encore plus belles de notre récit politique national ».
Il a tenu à incliner « avec respect devant la mémoire de toutes les victimes » des tensions politiques passées, notamment entre 2021 et 2024, insistant sur son rôle de rassembleur.
« Mon rôle en tant que garant de l’unité nationale est de tendre la main à toutes et à tous pour rassurer, pour rassembler, pour apaiser et réconcilier », a insisté le cinquième chef de l’Etat sénégalais.
Abordant les chantiers majeurs à venir, il a plaidé pour des réformes de fond de l’appareil électoral et institutionnel : création d’une commission électorale nationale indépendante (CENI), rationalisation du calendrier électoral, financement des partis, statut de l’opposition, rôle de la justice dans les scrutins, ou encore la dématérialisation du processus électoral.
Le dialogue, a souligné le président Faye, « nous offre une opportunité unique de réfléchir avec sérénité et lucidité sur l’avenir de notre système politique », précisant que plus de 13 000 propositions ont été recueillies via la plateforme participative Jubbanti, lancée début mai.
Le président a salué l’engagement du docteur Cheikh Gueye, nommé Facilitateur général du Dialogue national, ainsi que la participation des diverses forces politiques et sociales présentes. Leur implication, a-t-il dit, « témoigne de votre attachement à la République, à la paix civile et à la grandeur de notre démocratie ».
Dans un climat post-électoral marqué par une volonté affichée de rupture et d’apaisement, sous l’avènement de nouvelles autorités issues du parti Pastef, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, ce dialogue national, selon Bassirou D. Faye, s’inscrit dans une démarche de réforme institutionnelle « pour la postérité » et pour renforcer la stabilité du Sénégal.
ODL/te/Sf/APA
Source : apanews