Depuis une semaine, les critiques se multiplient, la dernière en date étant celle de l’ancien maire de Dakar, Pape Diop et sa Convergence Bokk Gis-Gis qui dénonce « la précipitation, l’impréparation et le manque de concertation qui ont prévalu lors du vote de la loi ».
Les premiers mécontents sont les premiers touchés : les présidents des régions. Ils dénoncent une réforme mal ficelée adoptée en catimini qui laisse sans interlocuteurs certains partenaires de la coopération décentralisée.
Il y a ensuite Khalifa Sall, le maire socialiste de Dakar, qui a fait savoir sa désapprobation. Pour lui, avec l’acte III de la décentralisation, les communes d’arrondissements de la capitale deviennent des communes de plein exercice et pourront donc mener leur propre politique. Pour les partisans de Khalifa Sall, il s’agit ni plus ni moins que d’affaiblir le maire de la capitale dont chacun sait qu’il pourrait devenir l’un des adversaires potentiels du président Macky Sall en 2017, s’il devait être réélu aux prochaines élections municipales.
Pour Ismaïla Madior Fall, président du comité de pilotage de la réforme, la ville de Dakar va certes perdre une partie de ses compétences et de ses ressources, mais continuera à planifier tous les grands projets de voirie ou d’assainissement par exemple. « Notre réforme est politique, mais pas politicienne, explique Ismaïla Madior Fall qui précise à ceux qui le demandent, qu’une réforme de la réforme n’est pas envisageable ».