Séduire un homme, c’est tout un art : il faut du courage et du savoir-faire. À la différence de la nouvelle génération de femmes qui a recours à des produits cosmétiques souvent nocifs pour la santé, nos grand-mères utilisaient des astuces naturelles pour garder leur homme.
Perles de rein, encens, henné traditionnel, beurre de karité, tisanes de plantes. Telles étaient quelques astuces de séduction utilisées par nos mères et grand-mères. Aucun effort n’était de trop pour conserver une place de choix dans le cœur et le foyer de leur homme. Pour mériter le titre de « Baramuso » (« la préférée »), il fallait lutter pour être belle et séduisante.
« Il fallait être à la hauteur. Nos perles de rein n’étaient pas ordinaires comme les vôtres, et on n’avait pas besoin de maquillage. Le beurre de karité rendait notre peau lisse et jeune, en plus de ses autres vertus sanitaires», raconte coquettement la vielle Madina, « manyamaka » (conseillère conjugale).
Les ne badinaient pas avec ce rôle, surtout celles qui avaient des coépouses. Une éternelle compétition. « A force d’être coquettes, attentionnées et séduisantes, beaucoup de premières épouses ont pu ravir le rôle de préférée aux plus jeunes épouses », ajoute la vielle Madina.
« Ventre et bas ventre »
Si les astuces de beauté sont fondamentales, elles ne suffisent souvent pas. « L’homme, c’est le ventre et le bas ventre », croit savoir Tita Sacko, octogénaire. En clair, la femme devait être douée en cuisine et séduisante au lit. « Pour séduire et retenir un homme, il faut tenir compte de ces deux aspects : s’assurer qu’il n’a jamais faim et aussi s’appliquer pour le satisfaire sur le plan intime », soutient-elle.
Elle ajoute que cela ne nécessitait pas beaucoup d’efforts, car elles y étaient préparées bien avant le mariage. « A l’époque, la femme était destinée à se marier et à s’occuper de son foyer. C’était la belle époque, le mariage avait un sens et la femme jouait pleinement son rôle », dit-elle
Reine dissimulée
Bien que cet état puisse être perçu comme celui de soumission voulue par la société, les femmes étaient influentes. Les plus séduisantes soufflaient dans l’oreille de leur mari et influaient souvent sur des grandes décisions concernant la vie publique. D’où la pertinence de l’adage dans nos sociétés : « La nuit porte conseil ».
« Les femmes n’avaient rien à envier aux hommes, car ce sont elles qui donnaient des directives. Une femme qui n’avait pas d’influence sur son homme n’avait pas son mot à dire parmi ses semblables. Cela signifiait qu’elle avait failli à sa mission», explique Aïda Sissoko, âgée de 75 ans.
Selon ces grand-mères, les jeunes femmes n’ont plus ce temps à consacrer à leur époux. « Nos filles et petites filles sont en quête du pouvoir financier. Je ne les blâme pas, mais il est temps qu’elles renouent avec ce pouvoir féminin qui est plus puissant que l’argent », conseille la vieille Aïda Sissoko.
Bien vrai que certaines jeunes dames font de leur mieux pour bien tenir leur foyer, peu d’entre elles ont le temps nécessaire et la patience des générations antérieures. En cause, le travail notamment. Certaines jeunes jugent même qu’il est temps que les hommes prennent le relais. Je pense que c’est mieux quand l’effort est consenti par les deux conjoints.
Source: benbere