L’Algérie est le pays du Maghreb que beaucoup parmi les représentants des organisations et syndicats signataires de cette présente lettre n’ont pas eu la chance de découvrir pour diverses raisons.
L’une d’entre elle, et pas des moindres, est celle relative à l’obligation de l’obtention de visa qui s’applique aux citoyens de plusieurs pays africains désirant se rendre en Algérie, et bien entendu, la restriction de la liberté de circulation des Africains subsahariens, qui est devenue la règle générale dans la région.
Nous connaissons, à l’instar de nos parents, ce beau pays qui est l’Algérie, par sa fascinante histoire d’accession à l’indépendance, par ses héros et héroïnes qui ont marqué à tout jamais l’esprit africain. L’Algérie a toujours été présente en Afrique tout comme l’Afrique en Algérie.
Nous souhaitons vous adresser cette lettre ouverte, Excellence Monsieur le Président de la République, pour vous faire part de nos profondes et inquiétantes préoccupations, suite aux informations qui nous parviennent de nos confrères syndicalistes algériens et de certains de nos concitoyens travailleurs migrants subsahariens en Algérie qui se font arrêter et expulser.
Selon les témoignages reçus, des arrestations de travailleurs migrants subsahariens se déroulent depuis une dizaine de jours dans les rues d’Alger. Jusqu’alors personne n’arrive à comprendre les raisons du déchaînement de cette terrible violence psychologique, voir physique dans certains cas, envers les africains subsahariens vivant dans votre pays.
Nous, les représentants des syndicats et organisations d’Afrique subsaharienne travaillant dans le domaine de la migration, réunis à Tunis, prions les autorités algériennes de bien vouloir :
– Mettre fin aux expulsions massives en cours en ce moment.
– Ne plus procéder au rapatriement des travailleurs migrants vers des pays dont ils ne sont pas originaires ou vers des pays où ils risquent de graves violations des droits de l’Homme.
– De protéger les réfugiés reconnus par le Bureau Algérien Pour les Réfugiés et les Apatrides (BAPRA) et les demandeurs d’asile enregistrés auprès du HCR en Algérie contre toute expulsion forcée.
– De promouvoir les possibilités de régularisation des travailleurs migrants en situation irrégulière.
Fait à Tunis le 8 octobre 2017
Les Signataires :
Observatoire Ouest Africain des Migrations
Source: lesechos