Les 24 et 25 octobre prochains, se tiendra à Paris le premier Forum partenariats public-privé (PPP) organisé sous la houlette de Daouda Coulibaly, PDG de TRAINIS, un cabinet de formation professionnelle continue basé à Bamako.
Pour Forbes Afrique, le chef d’entreprise revient sur les motivations de cet événement. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a incité à organiser un forum dédié à ce mode de financement en particulier ?
Savez-vous qu’il y a une trentaine d’années, la question du développement n’était pas aussi centrale en Afrique,. L’opinion nationale du continent n’était pas demandeuse de développement à proprement parlé. À 80 % la population était rurale. La donne a évolué, à présent avec la nouvelle technologie, les nouveaux moyens de communication. Ce n’était pas une revendication africaine, il y a une trentaine d’années, mais c’est une réalité qui s’est imposée et que les dirigeants doivent prendre en compte. Qu’il s’agisse de pays brutalement ancrés dans la démocratie ou non, en Afrique, aujourd’hui, tout dirigeant a besoin de faire son bilan à un moment donné et notamment à l’approche des élections et la question du développement se pose cruellement. Parmi les indicateurs primordiaux du développement économique, il y a la question du PIB, du pouvoir d’achat et il se trouve que pour pouvoir booster une économie, il faut des infrastructures et des investissements. L’Afrique a une des populations les plus dynamiques au monde avec une jeunesse extraordinaire qui croît à une vitesse exponentielle. Cette croissance de la population fait appel à des besoins qui sont immenses dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, des infrastructures urbaines, de transports, de communication, de l’habitat, etc. Une multitude de besoins qui était inexistante ou en tout cas qui n’avait pas la même ampleur que nous avons à présent. Face à ce défi-là, les États doivent y répondre en faisant des investissements, mais pour cela, il faut avoir de l’argent. Malheureusement, il se trouve que nos États n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour faire face à cela. C’est pourquoi depuis très longtemps, ils font appel aux bailleurs de fonds classiques que nous appelons les bailleurs multilatéraux tels que la Banque mondiale et le FMI ou des structures des pays développés comme l’Agence française de développement ou encore l’USAID aux États-Unis. Il se trouve que le besoin va largement au-delà des capacités de financement de ces bailleurs de fonds classiques. Par conséquent, les États africains sont obligés d’aller voir ailleurs. C’est ce qui explique la présence de plus en plus accrue des interventions asiatiques en matières d’infrastructures. Tout cela ne suffit pas. D’autres formes de financements sont alors sollicitées notamment avec le secteur privé.
« Relever le défi de l’énergie et des infrastructures en Afrique », est le thème retenu pour cette première édition. Peut-on parler d’évidence ?
Quant à l’énergie, tout le monde est unanime dessus pour dire que le continent africain est le moins doté en matière d’énergie. Nous avons depuis quelques années un taux de croissance urbaine très important sans que les infrastructures ne suivent. Parmi ces infrastructures dont on a le plus besoin aujourd’hui en milieu urbain, c’est l’électricité qui est malheureusement l’un des problèmes que l’on rencontre dans la quasi-totalité des pays africains. Alors même que l’Afrique bénéficie d’une source d’énergie très abondante, naturelle et presque gratuite qui est le soleil. On ne peut pas en tirer profit sans investissements. L’énergie solaire est adéquate pour le continent africain, mais elle nécessite des financements assez importants. Le but de ce forum est de mettre l’accent sur ces deux secteurs, dans un premier temps, parce que nous estimons qu’ils sont déterminants pour amorcer l’émergence du continent africain.
Nous pouvons dire que le PPP est une formule qui repose sur le « win-win »…
Avec TRAINIS, votre domaine de compétence est la formation professionnelle continue. Aujourd’hui, vous vous attaquez à la communication événementielle via les PPP. Quelle est la corrélation entre les deux ?
Pour cette première édition, votre choix s’est porté sur Paris alors que vous avez une filiale à Brazzaville et que votre société intervient dans d’autres capitales africaines. Pourquoi ?
Alors à quand une édition en Afrique et plus précisément, à Bamako ?
Plus d’info : www.forum-ppp.com