Du 13 janvier passé à ce jour, il y a sûrement eu plus d’attaques terroristes que le Sahel n’en a enregistrées dans les six derniers mois de l’année 2019.
La zone dite des trois frontières n’a presque pas connu de répit, mais c’est particulièrement le Mali qui est devenu le ventre mou pour les assaillants terroristes. Ceux-ci ont déporté leurs criminelles actions un peu plus bas du centre du pays, en attaquant le camp de gendarmerie de Sokolo. Puis, ils ont ensuite ciblé l’ouest en s’en prenant à un autre camp de gendarmerie à Diéma. Galvanisés dans leurs forfaits, ils ont revisité avec furie Ogossagou, localité qui avait subi leur folie meurtrière un an plus tôt. Poursuivant l’affront sanglant, pendant que le Premier ministre Boubou Cissé était à Ogossagou pour présenter les condoléances de la nation, ils ont attaqué le poste de gendarmerie de Dougabougou (Niono). Et, le dimanche 23 février, c’est le poste des FAMas à Bambara-Maoudé qui a subi leur assaut au terme duquel il a été compté 4 morts, 5 blessés et d’importants dégâts matériels. On se demande à quand le prochain coup. Y aura-t-il jamais une solution à l’insécurité dans le Sahel? Inquiétude légitime puisque la chronique quotidienne dans l’espace est nourrie essentiellement des hauts faits d’armes des terroristes sans noms, mais que l’on se plaît à désigner, avec une certaine certitude fondée sur la réalité de Iyad Ag Ghali et de Amadou Kouffa, sous les vocables de djihadistes et de narcotrafiquants. Quoi espérer de bon quand le Sahel est désormais le plus grand camp militaire à ciel ouvert dans le monde, mais où les armées pléthoriques et inefficaces, armées nationales des pays de céans et Barkhane et Takuba se côtoient dans une pagaille incompréhensible? Elles sont toutes là, mais la France ne coordonne point ses missions avec les Africains. Or, l’armada française est des plus impressionnantes dans un Sahel de jour en jour meurtri et désespéré. Elle compte en opération des hélicoptères dits de dernière génération, de Gazelle, Cougar, Tigre, Mirage 2000, dont les seuls noms suffisent à effrayer et à décourager les ennemis. Curieusement, cette lourde quincaillerie militaire conforte plutôt les ennemis, qui gagnent presque sur tous les coups. Est-ce à croire que les bandes de malfrats sont plus forts et plus aguerris que les officiers et les commandos français et africains formés dans les meilleures académies militaires ?
Ahmad Ould Bilé