Renforcer la sécurité alimentaire et l’alerte précoce dans la région du Liptako Gourma, c’est le but d’une étude d’évaluation dont le résultat a été restitué, hier, au cours d’un séminaire à l’hôtel Salam de Bamako.
Ce séminaire sous-régional sur la restitution de l’étude d’évaluation des systèmes d’alerte précoce dans la région du Liptako Gourma (Burkina Faso, Mali, Niger) a été présidée par le commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré. C’était en présence de la représentante résidente de Konrad Adenauer Stiftung (KAS) / Mali, Christina Wagner et de la représentante résidente de la KAS/ Abidjan, Mme Elke Erlecke.
La Fondation Konrad Adenauer, une institution allemande renommée pour son expertise dans les questions de gouvernance et de participation démocratique, a lancé le projet dénommé « Un seul monde sans faim » dont le but est l’approfondissement de l’assise politique et sociale de la sécurité alimentaire au Burkina Faso, au Mali et au Niger. C’est pour préparer le terrain à ce projet que la Fondation a commandé une étude des systèmes d’alerte précoce et de possibles pistes d’action d’engagement social et politique pour renforcer la sécurité alimentaire dans lesdits pays.
Cette étude a été exécutée par l’Institut indépendant des affaires internationales Chatham House basé à Londres. Elle est le fruit d’un voyage de recherches dans les trois pays, qui a permis de rencontrer une large gamme d’interlocuteurs dont des élus nationaux et locaux, des spécialistes, des services techniques des Etats, des éleveurs et agriculteurs.
Pour le commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, il s’agit bien d’une initiative qui va aider les pays concernés à prendre des décisions idoines face aux effets du changement climatique et de l’insécurité alimentaire. Selon lui, « l’information est la cheville ouvrière dans la lutte contre les phénomènes cités ci-dessus ». C’est pourquoi, il a appelé « les spécialistes aux débats, aux échanges sur le résultat de l’étude afin de faire des analyses qui seront mises à la disposition des utilisateurs pour que ceux-ci puissent prendre de bonnes décisions ».
La rencontre de Bamako à laquelle ont participé chercheurs, experts, membres de la société civile des différents pays va permettre à ceux-ci d’être briefés sur le résultat. « L’étude sur l’alerte précoce de ces différents pays va être d’abord présentée aux chercheurs et experts. C’est le but de la rencontre qui nous réunit aujourd’hui », a affirmé la représentante résidente de KAS à Abidjan Mme Elke Erlecke.
« Avec ces experts, chercheurs et sympathisants de la question des pays concernés, nous allons parler des structures des systèmes d’alerte précoce et de gestion de crise alimentaire, du contexte sociopolitique au niveau national et local et de la région du Liptako Gourma », a ajouté Mme Erlecke qui a également remercié les hommes et les femmes du projet « Un seul monde sans Faim ».
Le rapport de cette étude exécutée par Chatham House suggère, entre autres, de soutenir l’engagement populaire au niveau communal, dans la collecte des données et la vulgarisation de nouvelles techniques agricoles ; d’aider des élus locaux et régionaux à créer des groupes de discussions et développer leurs propres initiatives en coordination avec les services techniques de l’Etat et des ONG de base ; d’encourager les partis politiques à développer une capacité d’analyse sur la sécurité alimentaire et l’économie rurale pour pouvoir proposer aux électeurs des programmes bien informés et mieux scruter l’action des agences de l’Etat.
L’on a noté la présence, à cet atelier, du secrétaire général de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali, Bouréma Cissé, et de la coordinatrice nationale du projet « Un seul monde sans faim », Mme Awa Sow.
K. DIAKITE
Source : L’Essor