« Tout est bien qui finit bien », dit-on. Une assertion qui sied bien à la situation du parti RPM en commune III qui, après une crise qui couvait en son sein, vient de trouver son épilogue avec la mise en place du Bureau de section dirigé par Ibrahim Bomboté. C’était, avant-hier samedi, au siège national du parti sous la supervision d’une Commission mandatée par l’instance suprême du parti.

C’est désormais officiel. La crise qui secouait le Rassemblement pour le Mali (RPM) en commune III du district de Bamako vient de trouver une issue heureuse. Le Bureau politique national du RPM, instance suprême du parti, a décidé de mettre fin au désordre qui régnait dans la section de ladite circonscription électorale. Le BPN, après avoir tenté de caresser dans le poil les tendances qui se disputaient le leadership du parti, a fini par prendre toutes ses responsabilités. Il vient de décider de la mise en place du bureau de la section de la commune III, et ce, à travers une conférence de section qui s’est déroulée, le samedi dernier, au siège National du parti.
Un bureau de 47 membres présidé par l’ancien député, Ibrahim BOMBOTE, lequel se succède à lui-même à la tête de la section qui a connu beaucoup de soubresauts à cause de querelle de leadership entre deux tendances qui se disputaient farouchement pour le contrôle du parti.
La nouvelle structure ayant été mise en place sous la supervision d’une Commission, composée de plusieurs membres du bureau politique national du parti, laquelle, par Ordre de mission N° 0054BPN/RPM/2016 du 11 mai 2016 signé par le Président par intérim du parti, Boulkassoum HAIDARA, a reçu mandat pour ce faire. Ladite commission comprenait entre autres, BanKoni BALLO, en sa qualité de président, de Mme CISSE Korotoumou DIARRA dite Tati, de Issa N TRAORE et de l’Honorable Drissa TANGARA.
Cette décision politique courageuse de l’instance décisionnelle du parti, même si elle tombe un peu tard, est à saluer cela, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte explosif et tendu qui risquait de gangrener tout le parti. Elle a aussi le mérite, en cette veille des élections communales et régionales, de mettre fin à la chienlit qui fait son… lit dans les couches dirigeantes du parti. Car si les militants, eux, sont toujours en phase avec le chef et la ligne du parti, mais au sommet on file, dans certaines structures de base du parti, le mauvais coton. Le lieu où la mauvaise herbe pousse le plus est la commune III du district de Bamako où des opérations fractionnelles sont lésion lesquelles mettent à mal l’unité et la cohésion du parti.
En commune III, tout est parti du choix du candidat du parti pour les législatives dernières. Les primaires ont désigné le professeur Ouattara qui a gagné contre Alassane Dramé. Son élection pour défendre les couleurs du parti des Tisserands lors de ces scrutins laissera des traces indélébiles. Le parti étant plongé dans une grosse turbulence politique malgré la décision de la section et des bonnes volontés de calmer les esprits. La suite de l’histoire, on l’a connaît…
Le candidat du RPM en Commune III, Kalilou Ouattara, fera campagne dans la difficulté, mais gagnera haut les mains les législatives dans la douleur. Alors que des allégations font grief aux « dissidents » d’avoir fait campagne ouvertement contre le choix du parti.
S’en est suivi plus tard une guerre larvée pour le contrôle du parti dans cette commune stratégique du District de Bamako avec, dit-on, des tentatives de déstabilisation, puis de destitution du Secrétaire général’’ Bréhima Bomboté. Du coup, la bataille des élections fait place à celle de leadership. C’est dans ce sens que s’est ouvert le feuilleton judiciaire du poste de Secrétaire général, dont Alassane Dramé s’était autoproclamé à la place de Bréhima Bomboté.
Le tribunal n’a pas reconnu Alassane Dramé comme Secrétaire général par intérim et l’a débouté. Il en avait été de même avec les deux commissions de conciliation et d’arbitrage mises en place pour « inviter les uns et les autres à arrêter toute tentative de déstabilisation du parti en Commune III ». C’est du moins l’esprit de la lettre adressée à la section par la Présidente par intérim à l’époque, KEITA Rokia N’DIAYE en date du 28 février 2014.
C’est dans cette foulée de crise latente que la commission d’arbitrage, présidée par M. TOLO, a déposé son rapport sur la table Bureau politique national du RPM qui l’avait mandaté pour ce faire.
Mais malheureusement, les conclusions de ce rapport, dont on dit qu’elles avaient proposé les « dissidents » aux sanctions, n’ont jamais été mises en œuvre.
En revanche, la Direction nationale du parti avait opté pour le statu quo en demandant aux tendances, qui se livraient une guerre ouverte, à mettre leurs différents en veilleuse jusqu’à la mise en place des nouvelles structures.
C’est dans ce sens justement de trancher définitivement cette situation qui alourdissait l’atmosphère au sein du parti que le Bureau politique national a décidé, en sa séance du 6 août 2015, de passer à la vitesse supérieure pour mettre de l’ordre dans toutes les sections à problèmes du niveau du RPM.
En tout cas, au niveau de la commune III, outre la suspension de la section, c’est aussi sa mise sous tutelle par la direction nationale du parti qui a été décrétée par la décision N° 006/SG/BPN-RPM du 6 août 2015. Et ce n’est pas tout. L’instance suprême du parti a décidé également de la mise en place d’une Commission de 12 membres chargés de l’élection des bureaux des organes des Comités et Sous-sections du parti. Cette commission, chargée de l’installation de nouvelles structures de base, fut confiée à Bakoni BALLO. Ce qui fut fait avec le renouvellement des 30 comités et de 11 des 13 sous-sections que compte la Commune III.
Quant à la mise en place de la section, elle, n’a pas connue la même sérénité que les autres instances inférieures parce qu’ayant conduit au bicéphalisme à la tête du parti.
Après tant d’hésitation, le BPN a fini par trancher dans le vif par la tenue de cette conférence de section qui a proclamé un bureau légitime dirigé par Ibrahim BOMBOTE.

Par Mohamed D. DIAWARA

Source: info-matin