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Secteur des transports : Pourquoi la Ministre n’arrive-t-elle pas à relancer le trafic ferroviaire ?

Le samedi, 19 octobre 2024, la Ministre des Transports et des Infrastructures a effectué une visite de terrain dans la localité de Kassaro, région de Kita. Dembélé Madina Sissoko était venue constater de visu les dégâts causés par les pluies diluviennes du 30 août 2024 sur la plateforme de support à la voie ferrée dans la gare et le pont de Kassaro. Une visite qui relance une fois de plus la question de la reprise du trafic ferroviaire qui est en passe de devenir un mirage pour les populations.

Onze (11) mois après l’arrêt du trafic ferroviaire, ce déplacement du ministre a mis en exergue de nouvelles difficultés auxquelles le département en charge des transports est confronté pour relancer le trafic ferroviaire. Cette visite a permis de faire des constats amers qui n’augurent pas de lendemains meilleurs pour les nostalgiques du train. En effet, les pluies diluviennes ont fait enlever la quasi-totalité du remblai de la voie sur plus de 100 mètres et, ont effondré le mur en retour du pont du côté de Kassaro. Elles ont aussi entraîné la chute de plus de 1,50m du tablier du pont du côté de Kassaro et, causé une grande ouverture entre la dalle et la culée du pont du côté de Sébékoro. Comme solutions, la ministre a annoncé, au micro de l’ORTM (Office de radiodiffusion et télévision du Mali), que des études détaillées seront initiées sur le pont endommagé en vue de sa reconstruction dans le cadre d’un programme d’urgence en cours d’élaboration au sein du ministère.

Une reprise du trafic ferroviaire suspendue depuis près d’un an

Après 5 années d’arrêt, le trafic ferroviaire avait repris en 2023.  Le dimanche 23 juillet 2023, le président de la transition, Colonel Assimi Goïta, a officiellement lancé la reprise du trafic ferroviaire. Mais, le tout premier voyage ferroviaire avait eu lieu auparavant. Ce premier voyage du train a quitté Kayes, le vendredi 9 juin 2023 pour arriver à Bamako, le dimanche 11 juin. Le trajet a duré environ 15 heures avec de nombreux arrêts. La dernière fois que le train avait sifflé au Mali date de mai 2018. Selon des sources, il aura fallu à l’Etat un investissement de plus de 6 milliards FCFA pour des travaux de rénovation des infrastructures et des matériels. Un montant que les autorités espèrent rentabiliser dans les deux années à venir grâce à une exploitation efficiente du train. Hélas, cette prévision ne se réalisera et la joie des nostalgiques du train n’a été que de courte durée. Car en novembre 2023,  la locomotive du train n°15 a subi un choc, survenu à environ 9 kilomètres de la gare ferroviaire de Mahina. Bien que cet incident, au départ, n’ait pas engendré de graves conséquences, il a finalement contraint le train voyageur à un arrêt. Depuis ce jour, le train n’a plus sifflé au Mali. Ce nouvel arrêt du trafic ferroviaire a amené de nombreux observateurs qui s’interrogent sur la capacité réelle de l’État, à faire face à cette situation, de douter s’il a les moyens de ses ambitions.

Associer les spécialistes pour réussir la reprise pérenne du trafic ferroviaire

La gestion du trafic ferroviaire est un article que seuls les spécialistes en ont la maîtrise. Le secteur ferroviaire est spécifique à l’image de l’armée. Imaginez que l’on mette un civil à la tête d’un détachement de l’armée, ce sera l’échec et le chaos. Car le civil en question n’a ni les compétences requises, ni l’expérience avérée pour gérer ce détachement.

A ce jour, il ressort de nos enquêtes que la question du chemin de fer est traitée sans les spécialistes de la question. Les cadres affecté à cette question par l’État n’ont ni les compétences requises, ni l’expérience. Au niveau du cabinet du Ministre des Transports, il n’y a aucun membre qui est spécialiste du chemin de fer. C’est la navigation à vue. Il se réalise que l’actuel Directeur général de la Société du patrimoine ferroviaire (SOPAFER) ne dispose d’aucune expérience ferroviaire. Il aurait été parachuté à la tête de l’entreprise qui a succédé à la mythique régie du chemin de fer du Mali (RCFM).

En tout état de cause, si les autorités veulent que les activités ferroviaires reprennent pour de bon, il urge qu’elles profitent de l’immense expérience de cadres n’ayant servi qu’à la régie du chemin de fer du Mali. Si certains sont décédés, d’autres sont actuellement à la retraite et sont très bien actifs. Ils sont prêt à répondre à l’appel de la patrie.

Youssouf Konaré

Source :  Nouveau Réveil
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