Depuis plusieurs semaines, l’on signale à Bamako et dans d’autres capitales régionales, des cas de faux billets et de billets de monnaie usés délivrés dans certaines banques de la place. Ce qui suscite des protestations et des soupçons sur l’existence de réseaux de faussaires agissant dans ce domaine.
La lutte contre la fausse monnaie est une affaire de tous. Chaque année, plusieurs faux billets, dont le montant s’élève à des centaines de millions F CFA, sont retirés de la circulation. Des fois, cette histoire des faux billets semble être une affaire des clients se faufilant dans les banques.
Dans notre pays, nombreux sont des gens qui se sont inscrits dans le système bancaire national, dans le but de favoriser un meilleur accès au crédit, à moindre coût et un faible degré d’exigence de garantie. Si ces raisons sont aussi importantes qu’on ne pense, ces clients des banques sont confrontés souvent à de sérieux problèmes relatifs aux faux billets.
En effet, dans toutes les banques et autres établissements financiers comme les caisses d’épargne, les agents des guichets sont, la plupart du temps, en possession des testeurs ou détecteurs de faux billets. Lorsque ces agents encaissent des sommes d’argent provenant de différents clients, ils vérifient systématiquement l’authenticité des billets en question. Par contre, les clients eux n’ont pas cette possibilité de faire cette opération quand ils viennent faire des retraits au niveau des guichets. Ce qui fait qu’il arrive qu’ils repartent des guichets et caisses des banques avec quelques fois des billets trop usés ou des faux billets. Ce qui provoque des incidents et des contestations diverses. Puisque c’est après que le client de la banque se soit rendu compte de la qualité défectueuse des billets à lui remis qu’il revienne sur ses pas pour se plaindre et vouloir se faire changer les billets rejetés ou susceptibles de ne pas être accepté sur le marché.
C’est dans ces cas de figure que certains caissiers de banques refusent systématiquement de changer les billets à problèmes (les écritures invisibles, des taches, des bouts déchirés, etc). Or, tout le monde sait que le client n’a pas souvent la possibilité de compter toute la somme d’argent retirée à la banque avant de sortir, surtout pour des retraits importants.
Au moment où il constatera qu’il y a des faux billets dans le montant d’argent retiré, il aura toutes les difficultés pour se faire changer les billets de mauvaise qualité.. Et quand, celui-ci retourne avec les mêmes billets qu’il a retirés de la banque, les caissiers jurent qu’ils ne savent pas d’où viennent ces billets de banque, en alléguant que tant que le client quitte le guichet sans avoir signalé un problème, aucune réclamation ne pourra plus être acceptée des instants plus tard. Ce qui est bien dommageable pour la clientèle qui ne sait plus à quel saint se vouer. Et l’on a assiste de plus en plus à des scènes de frustrations et disputes entre des employés de banques et des clients, qui s’estiment floués.
« Un jour, j’ai effectué un retrait en euro dans une banque de la place, et sur le champ, j’ai décidé de reverser une partie de cette somme, la dame au guichet voulait refuser de prendre un billet, qui avait une petite tache. Il a fallu l’intervention de sa hiérarchie pour que je parvienne à faire ce dépôt » témoigne, cette semaine, un client.
Un autre dira qu’il se rappelle d’avoir effectué un retrait de 3 millions F CFA qui comportaient 20 000 FCFA de faux billets. Selon lui, lorsqu’il est retourné au même guichet, le même jour, le caissier lui a fait savoir qu’il est déjà sorti avec la somme et que rien ne lui montre que ces 20 000 FCFA viennent de leur banque.
En outre, il y a juste d’une semaine, l’un de nos confrères a été victime d’un billet coupé de 10 000 FCFA, dans un retrait de 5 500 000 FCFA, qu’il a reçu des mains d’un caissier d’une banque de la place. Ce billet défectueux est rejeté dans le commerce. Ce qui suscite sa protestation. Et l’on signale qu’il y a au niveau de certaines banques, des agents véreux qui s’ingénient à injecter des billets de banque de mauvaise qualité dans les transactions pour en tirer profit. Une pratique qui doit être dénoncée et puni par ces temps de vaches maigres, de rareté de l’argent et de vie chère.
En définitive, il est temps que les hauts responsables des banques se donnent la main, de temps à autres, pour contrôler ce qui se passe au niveau des guichets de banques, afin de donner plus de chance à la promotion de la bancarisation. Car, c’est avec l’essor du système bancaire à travers l’augmentation de l’épargne que l’économie nationale s’en trouvera plus en forme.
Lamine BAGAYOGO
Source : Mali Horizon