À quelques jours du scrutin, le parti Urd du candidat Soumaïla Cissé vient de jeter un véritable pavé dans la mare. Le parti accuse les autorités maliennes d’avoir mis en ligne un fichier parallèle différent de celui audité par l’Organisation internationale de la francophonie le 27 avril 2018. Cette annonce a été faite vendredi 20 juillet 2018 lors d’une conférence de presse en présence de toutes les parties prenantes pour la bonne tenue du scrutin.
À en croire Tiébilé Dramé, plus d’un million 240 mille électeurs fictifs ont été décelés. Le directeur de campagne de Soumaïla Cissé a livré vendredi ces informations face aux groupes d’observateurs (Cédéao et l’Union européenne), aux diplomates et à la presse. Le candidat Soumaïla Cissé, président de l’Urd, principal parti d’opposition, n’a pas tardé à réagir. Il a exclu toute éventualité d’aller aux élections sans un fichier audité par l’Organisation internationale de la francophonie.
Face aux accusations de l’opposition, le Délégué général aux élections, le général Siaka Sangaré, affirme «qu’il ne peut pas y avoir de fichier électoral parallèle et que le processus de révision du fichier a été inclusif pour que les élections du 29 juillet soient transparentes». Quant à la société civile, elle craint une crise postélectorale.
Avant cette conférence de presse, un document a été présenté au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga par le parti révélateur. Au cours de la présentation, le Premier ministre aurait reconnu les reproches. Et il a instruit dans un communiqué au Délégué général aux élections de prendre des mesures idoines pour éviter les irrégularités dans le fichier audité.
Ousmane DIAKITE
Soleil Hebdo