Alors que le président sortant, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), affrontera l’opposant Soumaïla Cissé, au second tour de l’élection présidentielle malienne, le 12 août prochain, un — nouveau — scandale de surfacturation concernant l’achat de trois véhicules anti-émeutes vient de faire surface. Révélations.
L’objet du scandale : l’achat de trois véhicules anti-émeutes la veille du premier tour de l’élection présidentielle malienne, par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré en personne. Au cours d’un déplacement confidentiel aux Émirats arabes unis, en compagnie du fils du Premier ministre malien, Soumeylou Boubey Maiga, Salif Traoré aurait contracté, au nom de son pays, avec une société émiratie afin de se procurer trois véhicules anti-émeutes. Problème : cette acquisition — et notamment son coût — est entachée d’irrégularités.
En effet, la Direction administrative et financière du ministère de la Sécurité et de la Protection civile possède uniquement le bordereau de réception des trois véhicules comme pièce justificative de cet achat. Or, un montant de 950 millions de FCFA (environ 1 500 000 €) correspondant à l’acquisition de plusieurs véhicules de maintien de l’ordre — le chiffre exact n’est pas précisé — est répertorié dans les comptes du gouvernement.
Or, après les avoir réceptionnés, la police malienne a constaté, non sans une certaine surprise, qu’il s’agissait de véhicules d’occasion, anciens et juste repeints. De quoi s’interroger sur la somme de 950 millions de FCFA déboursée par le gouvernement.
Selon le cabinet du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré aurait effectué cet achat seul, sans l’implication de son cabinet, et sur instruction du Premier ministre malien. Dès lors, d’aucuns estiment que ces trois véhicules ont été surfacturés, et que Salif Traoré et Soumeylou Boubey Maiga se sont partagé le pactole. Des soupçons renforcés par la présence du fils du second, à Dubai, lors de l’opération. Un nouveau scandale qui intervient à peine quelques semaines après celui entourant l’acquisition de quatre aéronefs inutilisables par IBK.