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SBM aux forces vives de Niono et Ké-Macina: « ceux qui veulent aller aux élections peuvent se préparer »

Le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA (SBM) a visité, le week-end dernier, des localités de la région de Ségou qui sont confrontées, ces derniers temps, à des problèmes d’insécurité à savoir : Niono et Ké-Macina. Dans ces deux localités où il a été chaleureusement accueilli par les populations et les autorités locales, SBM a exprimé son intransigeance face aux groupes terroristes et sa ferme détermination à organiser, en juillet prochain, l’élection présidentielle ‘’la plus transparente et la crédible au Mali’’.

Cinq ministres du gouvernement, en occurrence Tiéna COULIBALY de la Défense et des anciens combattants ; Mohamed Ag ERLAF de l’Administration territoriale ; Mme KANE Rokia MAGUIRAGA de l’Elevage et de la pêche ; Zoumana Mory COULIBALY du Développement local et Hamidou Younoussa MAIGA de la Justice, ont accompagné le Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA dans cette mission qui les a conduit successivement dans les cercles de Niono et de Ké-Macina. Dans ces deux localités, le chef du gouvernement a tenu une conférence avec les forces vives avec des cadres avant de procéder à la remise de doses de vaccin pour les ovins et caprins aux éleveurs de ces cercles.
La mission s’est rendue d’abord dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, où elle a été accueillie par une foule en liesse scandant : « Boubèye », « Boubèye », « Boubèye » ! Il était 11 heures passées sous une forte chaleur quand le PM et sa délégation foulaient le sol nionoi. Après ce bain de foule, le Premier ministre a reçu en huis clos la famille judiciaire et de la gendarmerie de ladite localité ainsi que les membres du gouvernement qui l’accompagnaient. Pour rappel, des responsables de ces deux corps ont été enlevés, depuis plusieurs semaines par des groupes terroristes, dans ces localités, notamment le juge Soungalo KONE, président du tribunal de Niono et sous-lieutenant Mamadou Diawara, CB de Guiré.
Cette rencontre a été suivie de la conférence avec les forces vives dans la préfecture de ladite localité. Élus communaux, préfet et sous-préfets, leaders société civile y ont pris part. À bâton rompu, le chef du gouvernement et les responsables du cercle ont discuté des préoccupations de la population et les mesures à prendre pour faire face urgemment à la crise sécuritaire, qui ronge l’économie locale.

L’insécurité, la préoccupation majeure à Niono
D’entrée de jeu, le maire ainsi que le préfet du cercle de Niono, respectivement Modibo SISSOKO et Chaka MAGASSA ont salué l’initiative de cette visite du Premier ministre qui permet de rassurer davantage la population. Elle marque également, selon eux, le fort intérieur du gouvernement pour le retour de la sécurité et d’atténuer la souffrance de la population.
Toutefois, dans leurs mots de bienvenue, ils ont aussi attiré l’attention du chef du gouvernement sur certaines difficultés auxquelles ils font face au premier chef desquelles, l’insécurité. À cause de cette situation, selon le préfet du cercle de Niono, plusieurs postes ont été abandonnés par des agents de l’État parce qu’ils sont pris personnellement pour cibles par des terroristes comme c’est le cas des sous-préfets de Sokolo et de Nampala.
« Pour atténuer l’insécurité dans le cercle, les autorités doivent rendre opérationnel les postes de sécurité créées. Les chefs de nouveaux postes sont déjà désignés, mais ils n’ont pas d’éléments », a signalé M. MAGASSA qui a toutefois salué les résultats de l’opération militaire ‘’Dambé’’ qui a sillonné la localité, ces derniers temps. Cette mission a fortement contribué à renforcer le climat de confiance dans la zone, a indiqué M. MAGASSA.
Partageant les doléances du préfet, le maire Modibo SISSOKO a ajouté tout de même la création d’une position de l’armée à Souweli, qui serait la porte d’entrée des terroristes dans le cercle. Il estime que l’ouverture de cette position de l’armée nationale va certainement contribuer à réduire le nombre d’attaques dans la zone.
Nous ne combattons aucune communauté, mais ceux qui sont hors la loi
Très attendu, le Premier ministre a indiqué avoir pris acte des doléances et interpellations du cercle de Niono. Tout comme le préfet et le maire de ladite localité, il a également déploré la crise sécuritaire dans cette zone accentuée par l’insécurité alimentaire. En réponse, aux préoccupations soulevées, Souméylou Boubèye MAIGA a déclaré qu’il était en mission pour protéger les Maliens. Toute chose qui ne peut être réussie sans la complicité des populations elles-mêmes afin d’extraire en son sein les mauvaises graines, des hors-la-loi qui refusent tout dialogue avec l’État.
« Nous allons tout faire pour que les Maliens puissent travailler dans la tranquillité et dans la confiance et se livrer aux activités économiques normales », a promis le chef du gouvernement à ses hôtes, avant d’ajouter que le franc succès de cette mission dépend de la bonne collaboration de la population.
Selon SBM, dans ces zones, il y a des populations qui continuent de faire le jeu des groupes terroristes et, ‘’il est temps de mettre fin à ce double jeu’’, a-t-il mis en garde. Le PM a appelé ceux qui hésitent encore à réfléchir vite et à choisir leur camp. À défaut, ils seront combattus au même titre que les terroristes, a-t-il précisé.

Plus de 606 tonnes de céréales aux nécessiteux
« Nous nous battons pour la sécurité dans le pays ; pas parce qu’il y aura les élections, contrairement à ce que des gens pensent, mais parce qu’il y a une vie avant et après ces élections. Je pense que nous devons d’abord assurer la sécurité de la population. Je veux bien que les gens aient à l’esprit que les personnes que l’État combat seront combattues jusqu’au bout parce qu’elles sont celles-là qui ont affirmé leur appartenance aux groupes terroristes », a déclaré SBM.
Le Premier ministre a appelé aussi les populations à plus de discernement afin qu’elles ne tombent dans les pièges des ennemis faisant croire que l’Etat veut combattre une communauté. Selon lui, l’État ne combat aucune communauté en particularité. Mais ‘’tout Malien qui se trouve en dehors de la loi sera combattu’’, a été ferme le chef du gouvernement.
Par ailleurs, le Premier ministre a mis à l’aise le maire et le préfet qui l’ont interpellé sur l’opérationnalisation des postes créées. Il a annoncé, sous des ovations, que d’ici à la fin du mois de mars, tous ces postes seront fonctionnels pour marquer la présence de l’État dans cette zone.
Pour atténuer l’insécurité alimentaire dans la zone, à cause de la mauvaise pluviométrie de l’année dernière, SBM a souligné que l’État procédera très bientôt à la distribution de plus de 606 tonnes de céréales aux familles plus touchées.

Rêve brisé pour les nécrologues et autres partisans du désordre
Quant à la question de l’organisation des élections, le Premier ministre l’a abordé avec insistance avec ses interlocuteurs. Il a déploré le fait que beaucoup de gens pensent que la vie du Mali va s’arrêter à ces élections.
« Actuellement, beaucoup ne parlent que des élections. Il y en a qui pensent qu’elles ne vont pas avoir lieu. Il y en a qui souhaitent qu’il n’y ait pas d’élection, parce qu’ils veulent être au pouvoir sans élections. À les écouter, ils pensent que nous sommes dans la logique d’un coup d’État nous-mêmes », a-t-il indiqué, avant d’affirmer que tant qu’ils resteront au pouvoir, les élections présidentielle et législatives se tiendront à date.
À ce sujet, il a informé que le gouvernement, à travers le ministre de la Décentralisation, a fait des propositions très pertinentes pour l’organisation de l’élection du mois de juillet prochain. De mémoire d’homme, il n’y a jamais eu de telle proposition pour organiser des élections claires, transparentes au Mali.
« En tous cas, il ne sera pas question qu’on crée des conditions pour frauder les élections. Nous allons organiser les élections les plus transparentes que le Mali n’a jamais connues », a promis le chef du gouvernement, tout en demandant aux politiques qui pensent que les élections ne pourront pas se tenir sur l’ensemble du territoire, à cause de l’insécurité, de se détromper rapidement.
« Personne n’est obligé d’aller aux élections. Ceux qui veulent aller aux élections peuvent se préparer parce que les élections vont se tenir », a-t-il déclaré, avant d’exhorter la population à aller voter lors de ce scrutin pour élire un président légitime.
Avant de mettre cap sur Kè-Macina, le PM et le ministre de l’Élevage et de la pêche ont remis 30 000 doses de vaccin pour ovins et caprins aux éleveurs de Niono.
Après ces deux actes, la délégation s’est rendue à Ké-Macina, un voyage de plus de 3 heures. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.

Par Sikou BAH

Info-matin

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