‘’Arrêtons de nous tirer dans les pattes et donnons-nous la main’’, telle était la substance du message délivré par le parrain et président du Mouvement Mali Kanu (MMK) ‘’Waati sera, il est temps’’, Modibo KONE, à l’ouverture de la première Convention nationale de son mouvement, hier, au CRES. Des assises qui ont abouti à la mise en place d’un nouveau Comité exécutif et à la formulation de recommandations.
La mobilisation enthousiaste des militants et sympathisants du Mouvement Mali Kanu, ce samedi 3 mars, était à la hauteur de la solennité de l’événement. Venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays, les délégués ont planché toute la journée sur les textes fondateurs qui ont été adoptés par les participants.
La cérémonie d’ouverture a été émaillée des interventions du président des Commissions, Paul Ismaël BORO, et de celle du président du Mouvement, Modibo KONE.
M. BORO, a fait savoir que cette première Convention est la première grande rencontre nationale du Mouvement Mali Kanu, après celle de Dakar, de l’Assemblée constitutive.
Après ce rappel, il a placé la Convention sous un triple signe.
Primo, elle permet de tisser des liens très forts entre les membres du jeune Mouvement implanté dans tous les cercles et dans plusieurs pays à travers le monde.
Secundo, la Convention est un moment fort qui permet de se pencher sur les statuts et règlements et faire les amendements et ajustements indispensables au bon fonctionnement des différentes structures.
Tertio, elle est le lieu indiqué pour mesurer le parcours depuis la création du Mouvement, les 14,15, et 16 mars 2017, à Dakar.
Pour le président des Commissions, la tenue de ces assises est la preuve matérielle du travail abattu par le Secrétariat exécutif mis en place à Dakar présidé par sa personne pour diriger les premiers pas. Il s’agit, a-t-il expliqué, d’implanter ce mouvement sur l’ensemble du territoire national et à l’extérieur du pays ; d’organiser les actions et les activités du Mouvement.
Aujourd’hui, au regard de se dit et se voit, a-t-il poursuivi, il est permis de soutenir que le Secrétariat exécutif ; les responsables des Coordinations des régions ; les responsables des communes, des structures de la diaspora ; les amis du président ont rempli leur mission. Et Paul BORO d’exprimer sa fierté : ‘’seulement, en un an, nous sommes le mouvement politique le plus grand, le plus connu, le plus représentatif, et le plus respecté du Mali’’.
Selon M. BORO, ‘’aujourd’hui, par la tenue de la première Convention nationale du Mouvement Mali Kanu et du lancement qui a eu lieu hier, au Stade Modibo KEITA, une nouvelle page s’écrit désormais en lettres d’or dans les annales politiques de notre pays’’. Il a affirmé : ‘’notre force, notre organisation, notre détermination nous propulsent parmi les plus grandes forces du changement politique de notre pays’’.
Il a conclu ses propos sur une note d’espoir pour le Mouvement Mali Kanu : ‘’militantes et militants du Mouvement Mali Kanu, Peuple digne et fier du Mouvement Mali Kanu, nous avons une autre chance en 2018. Oui, oui, oui, nous avons une autre chance. Il ne nous reste qu’à la saisir’’.
Dans son mot de remerciement, le parrain et président du MMK, Modibo, a qualifié cette Convention de réunion exceptionnelle, un jour exceptionnel pour eux tous, pour le Mouvement Mali Kanu.
Il a salué avec insistance les participants pour leur déplacement, ‘’parce que nous avons besoin de tous’’, a-t-il justifié.
M. KONE a fait état de l’émotion qui était le sien, de voir, un an après Dakar, tous les militants réunis autour de cet objectif qu’est le Mali. ‘’On est là aujourd’hui pour notre pays, on est là aujourd’hui pour nous-mêmes, pour pouvoir montrer à l’opinion nationale et internationale qu’au Mali il y a un mouvement qui existe ; c’est le Mouvement Mali Kanu’’, a-t-il expliqué.
Reconnaissant pour l’impressionnant travail abattu par le Comité d’organisation de la Convention, il n’a pas manqué de lui adresser ses remerciements, et à son président en particulier, Paul Ismaël BORO.
Le président du MMK a demandé à tous les participants de ne voir que l’objectif qu’est notre pays, de faire le travail en famille, de s’écouter, de se pardonner. ‘’Comme on le dit souvent, laissons les pieds et tenons les mains pour gérer notre pays afin que le problème que nous vivons aujourd’hui, cette fois, c’est le Nord. Il faut un dialogue inclusif entre tous les Maliens. Il est utile que nous nous unissions pour aider nos enfants, nos fils et nos filles, pour participer au développement de ce grand Mali qui est un pays exceptionnel ; exceptionnel de par ses diversités, ses hommes et ses femmes, notre riche culture’’ a-t-il vivement exhorté, avant d’inviter ses compatriotes à rejoindre le Mouvement Mali Kanu.
Pour conclure, le président du Mouvement Mali Kanu a souhaité que la Convention soit une réunion exceptionnelle pour des décisions exceptionnelles.
Par Bertin DAKOUO
Dans les coulisses
Hymne national laborieusement chanté
Ah ! Le Mali, notre objectif commun ; le Mali, l’essentiel ; le Mali que nous chérissons tous tant. Le Mali dont on semble paradoxalement oublier certains éléments constitutifs de la souveraineté.
Le samedi dernier, à l’ouverture des assises du Mouvement Mali Kanu, la défaillance de la technique a trahi aussi la défaillance notoire des délégués qui ont laborieusement entonné l’hymne national du Mali qui est ‘’Le Mali’’. C’est à croire que pour beaucoup, cet hymne qui dans un certain passé donnait la chair de poule, requinquait à bloc le citoyen malien, n’est plus qu’un obscur lointain souvenir, dont on a fait juste l’effort de garder dans un coin de la mémoire les paroles. Pour ce qui est de la musique, que l’auteur de l’Hymne national nous pardonne de flageoler, car à force de penser politiquement Mali, on a oublié souverainement le Mali.
Cette détresse qui est loin d’être l’apanage du MMK (beaucoup de ceux qui ont risqué le pari de chanter l’Hymne national s’étant brisés la voix), devrait plus que jamais interpeller chacun d’être nous qui voyons la paille dans l’œil de l’autre sans voir la poudre dans le nôtre. C’est dire qu’autant il urge de remettre sur les rails le train de l’éducation civique pour les jeunes ; autant il importe d’envisager la rééducation civique des adultes qui reste, après tout, des modèles (bons ou mauvais) pour la jeune génération. Un sursaut ne ferait de mal à personne.
MMK :11 députés et plusieurs conseillers annoncés
Selon des indiscrétions, la première Convention nationale du Mouvement Mali Kanu Waati aura tenu toutes ses promesses à l’aune des adhésions de taille annoncées. L’on apprend en effet que lors des travaux, le samedi dernier, au CRES de Badalabougou, au moins 11 Députés et des dizaines de Conseillers municipaux ont fait part de leur ferme détermination à rejoindre ce Mouvement porté sur les fonts baptismaux, il y a un an environ. L’on préfère garder le silence sur le bord d’attache actuel de ces adhérents annoncés. Ce qui était par contre visible, samedi dernier, c’était la présence de conseillers parmi les Délégués qui ont pris part aux assises.
Lors de la convention, onze députés et des dizaines de conseillers dont des maires ont annoncé leur adhésion au mouvement.
11 Pays représentés
A en croire les organisateurs, la première Convention nationale du Mouvement Mali Kanu, Waati a battu un record de participation, avec la présence effective de 500 délégués venus de toutes les régions du pays et de la diaspora. L’on apprend que des délégués de 11 pays africains, des États-Unis, et de la France ont pris part aux travaux qui se sont déroulés sur la colline de Badalabougou.
La première Convention nationale a permis de savoir que le Mouvement Mali Kanu est implanté aussi bien dans toutes les régions du Mali que dans les pays africains, à en croire ses responsables.
Démonstration de force sécuritaire
Les organisateurs des premières assises nationales du Mouvement Mali Kanu, Waati n’ont pas lésiné sur les moyens pour déployer un dispositif sécuritaire omniprésent. Difficile de faire un mouvement sans se retrouver nez à nez avec un agent de la société de gardiennage dont les services ont été requis pour les besoins de la cause. Des agents, dont le PA à la ceinture négligemment exposé, veillaient également au grain. Pour une démonstration de force sécuritaire, le défi a été relevé par l’organisation.
Cette démonstration de force sécuritaire avait-elle un lien avec les attentats qui ont eu lieu au Burkina Faso ou avec une insécurité ambiante ? En tout cas, elle rappelle l’importance de ne jamais baisser la garde. Cela vaut particulièrement pour ceux qui sont chargés de veiller sur la sécurité des citoyens.
Rassemblés par T.B.D.
Info-matin