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«SAUVONS NOTRE ENVIRONNEMENT» : la Faya se meurt, Sinsy s’enrichit !

Située à 40 km à l’est de Bamako, sur la route nationale 6 (RN6), la forêt classée de la Faya couvre une superficie de près de 80 000 hectares et s’étend dans les cercles de Kati, Dioïla et Koulikoro. A ses débuts, il s’agissait d’une réserve de bois pour Bamako et pour la régie des chemins de fer Dakar-Niger. Elle était composée de 75 633 ha de forêt naturelle contre 4 367 ha de plantations.

Classée forêt classée en 1943, la Faya est aujourd’hui menacée de disparition par les activités humaines, abusives et incontrôlées. Ceci s’appelle exploitation anarchique.

En effet, la Faya est abandonnée à la merci des coupeurs de bois, des exploitants de charbon de bois, de carrière, de latérite, des chasseurs traditionnels, des feux de brousse, de constructions de maisons à usage d’habitation et des parcs d’animaux des nantis de Bamako. Elle a presque perdu son couvert végétal et les animaux sauvages qui ont tous migré vers d’autres horizons plus doux. Ce qui fait aujourd’hui que cette forêt qui, jadis faisait la fierté de tout un peuple, n’est que l’ombre d’elle-même. Elle a perdu sa première vocation, à savoir protéger la capitale malienne des fumées industrielles. Ces fumées suffoquent la population de Bamako, où souvent la température peut atteindre jusqu’à 44°C. Cette situation a pour conséquence la réduction des actions de préservation de la faune et la flore. Certains techniciens attribuent cette dégradation de la Faya au laxisme du contrôle forestier.

Et pourtant, c’est sur financement de la Banque mondiale, dans les années 1980, que la forêt classée de la Faya a été délimitée par les autorités maliennes pour servir de poumon vert de Bamako. Mais aujourd’hui, il se trouve que le gouvernement malien a signé un contrat de gestion de cette forêt avec un partenaire privé, en l’occurrence Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM).

Cette nouvelle donne est en train de favoriser la métamorphose de ce domaine forestier en hôtels et autres lieux de loisirs. Ce qui est aussi synonyme d’appropriation de ce patrimoine public par un concessionnaire privé, dans un contrat public-privé.

La Faya est devenue un véritable espace d’élevage d’autruches dont la réussite est estimée à plus de 3000 individus. Le domaine abrite aussi des tortues représentatives d’une espèce qu’on ne rencontre pratiquement que dans le nord du Mali, précisément à Kidal. Tous ceux-ci ne peuvent remplacer valablement ce que la nature nous procure.

 

Présentée par Jean Goïta

Source: LA LETTRE DU PEUPLE

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