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Accord d’Alger-opérations militaires : IBK face à ses paroles !

L’homme avait habitué les Maliens à pointer du doigt les autres, accusant ses prédécesseurs de tous les péchés d’Israël, leur imputant tous les maux de la nation et les malheurs des populations maliennes. Cependant, il se disait être le messie qui avait des recettes miracles à tout, se fourvoyant d’un programme de société de mirage dans lequel il promet monts et merveilles à ses concitoyens.

De la crise du Nord à l’Accord d’Alger 2006, en passant par des questions militaires, etc. IBK avait peint tout en noir en promettant de tout rendre rose, s’il est élu président de la République. La triste réalité est là !

« J’ai été Chef du Gouvernement, au plus fort de la crise du Nord ; je me suis immédiatement rendu sur le terrain, dans le Nord, au moment où le sang était encore frais ; j’ai vécu et partagé, sur place, la douleur des familles qui ont perdu un des leurs.

J’ai rencontré les insurgés et leur ai dit que, seul l’Etat avait le droit d’user de la force et, cela, dans des cas bien spécifiques ; que tout soulèvement d’éléments des Forces armées et de l’ordre était, pour moi, illégal et illicite. J’ai marqué ma détermination à combattre toute revendication faite en usant de la force et j’ai enjoint aux rebelles de déposer les armes.

Dans le cas présent de la récente mutinerie de Kidal, il n’était point nécessaire d’aller chercher la médiation d’un pays ami, de l’impliquer dans ce dossier et d’en faire une partie prenante, au point que le Comité de gestion et de suivi mis en place comprenne, outre les Représentants de l’Etat malien, ceux des mutins et du Médiateur étranger. En tant que Malien, drapé dans sa dignité, je me sens mal dans ma peau.

Nous avons tous constaté que nos dirigeants ont fait preuve de faiblesse et de manque de courage dans cette affaire ; ils n’ont pas réalisé que c’était là, l’occasion pour eux, de se mettre à la hauteur de leur mission historique, de garantir l’intégrité territoriale du pays et de mettre la Région de Kidal au même niveau de préoccupations que toutes les autres Régions du Mali.

En réalité, il y avait une crise de confiance entre les mutins du Nord et le pouvoir central ; les mutins n’ont pas cru à la volonté d’ATT de respecter sa parole ; à la veille de leur soulèvement, ils venaient, en effet, de quitter le Président de la République…

Dans cette affaire de Kidal, oui, je crois, que nos dirigeants ont fui leur responsabilité. Car, leur comportement remet en cause les fondements constitutionnels de la République, de même que les bases de l’équité et de l’équilibre entre les Régions », ainsi s’exprimait devant les Maliens le candidat IBK en 2007… Et la réalité d’aujourd’hui ? Passons.

 

IBK aussi a « son fameux » accord d’Alger

Si les pourparlers entre le gouvernement de transition et les rebelles de Kidal ont accouché de l’Accord de Ouagadougou, facilitant les élections présidentielles et législatives pour le retour à l’ordre constitutionnel normal, du côté du régime IBK, on n’a manifestement plus besoin des services du président du Faso. Ouaga disqualifié, c’est Alger qui a pris la main pour des questions diplomatico-diplomatiques. Sur le choix de l’Algérie (qu’il critiquait) pour assurer la relève du Burkina dans la médiation, le régime IBK  a avancé deux raisons qu’il juge fondamentales : D’abord, le pays de Bouteflika a de longues frontières avec le sien : ensuite, tout le monde sait que les groupes armés qui opèrent dans le Nord du Mali ont un prolongement dans le Sud de l’Algérie, qui, du reste, a intérêt à ce que le Nord du Mali soit stable, parce que ça y va de sa propre stabilité…

Et signé en 2015, l’accord pour la paix et la réconciliation est mis en péril par un pouvoir central passif, une Coordination de mouvements armés (CMA) aux multiples facettes et un djihadisme en constante reconfiguration. La signature de l’accord de paix avait elle-même été source de couacs et s’était faite en deux temps. D’abord, le 15 mai 2015, sous les auspices de la médiation internationale, entre le gouvernement malien et les groupes dits à l’époque « loyalistes». Puis, seulement un mois plus tard, avec la CMA qui regroupait les rebelles touaregs. Les hésitations, reports et autres bégaiements déplorés lors de la signature, laissaient, déjà entrevoir des difficultés à venir. Aujourd’hui, le processus de paix, à force de lenteur, est en train de perdre tout son sens.

En somme, cela fait plus de quatre ans que le gouvernement, les groupes loyalistes et la Coordination des mouvements de l’Azawad se sont mis d’accord afin d’appliquer les mesures de l’accord. Mais les désaccords, l’insécurité et l’absence sur le terrain d’autorités n’ont fait que repousser la paix. Déjà moribond, l’accord d’Alger risque de ne pas y survivre et le Mali de ne pas émerger de sitôt du chaos dans lequel la moitié de son territoire est encore plongée.

Si le premier accord d’Alger qualifié « de piège » parce qu’il fut simplement paraphé sous ATT, celui de 2015 (l’ère IBK) est apocalyptique de par son contenu. Il est exclusivement échafaudé sur des éléments qui aboutissent à la partition du Mali.

 

Après la chute de la base militaire de Tessalit

Le 31 octobre 2012, dans son entretien sur RFI avec Christophe Boisbouvier, IBK a qualifié de honte nationale ce qu’on peut qualifier de « déroute »  de notre armée au Nord, survenue après la prise par des bandes armées de la base de Tessalit.

Le terme « déroute »  de l’armée malienne, utilisé par le journaliste de RFI, est rejeté par IBK. « (…) Je n’accepte pas le terme de déroute de l’armée malienne. L’armée malienne a reçu des ordres absolument hallucinants quand Tessalit a été évacué sur des ordres reçus des supérieurs hiérarchiques. J’ai pleuré ce jour-là, sachant moi l’importance stratégique de Tessalit. Cette base militaire d’un niveau supérieur, dégagé sans combat cela m’a paru une ignominie », dénonce IBK.

Et de poursuivre que les responsabilités doivent être situées. Il ne voit d’autre coupable que celui qui a donné l’ordre qualifié en son temps par les tenants du pouvoir « de repli stratégique ». Il nomme le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré comme celui qui a causé le plus grand tort à notre pays et à son armée.

La leçon tirée par IBK est qu’« une armée doit livrer bataille ». La sentence ?« Cet ordre qui a été pris d’évacuer Tessalit doit être assumé par celui qui l’a instruit ». Laissant le soin de nommer ATT, IBK par plaisir ou par mépris n’a même pas accepté d’effleurer le nom de l’ancien président de la République qu’il s’est contenté de nommer « le chef de l’Etat ».

Jamais dans l’histoire de la République, aucune rébellion n’a fait au tant de victimes sur toute l’étendue du territoire national, du Nord au Sud et particulièrement dans le Centre. D’innocentes victimes tombent au détour d’actes meurtriers qui n’en finissent pas d’endeuiller nos famille depuis l’arrivé d’Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir.

De 2013 à nos jours, ce sont des centaines de soldats maliens qui ont perdu la vie à cause de la situation sécuritaire de plus en plus préoccupantes, mais surtout de l’incapacité notoire du régime en place. Hors mis les attentats kamikaze à l’engin piégé, explosion de mines contre les patrouilles des FAMas ou attaques de leurs postes de sécurités, au moins six camps militaires ont subi de forts assauts de la part des terroristes causant de nombreuses victimes dans les rangs de nos forces armées.  

Mohamed Sylla

Source: L’Aube

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