Comment savoir si l’on souffre d’hypertension ? Etourdissements, troubles visuels, maux de tête sont-ils vraiment des signes d’alerte de cette maladie cardiovasculaire ? Beaucoup d’idées reçues circulent sur les symptômes associés à une pression artérielle trop élevée. Un expert fait le point.
Beaucoup d’idées reçues circulent sur les symptômes de l’hypertension artérielle. Impression de mouches volantes, bourdonnements d’oreilles, vertiges… Aucun de ces symptômes ne peut être relié, spécifiquement, à une augmentation de la pression artérielle. De même, les saignements de nez ne sont qu’une fausse piste.
« Pendant longtemps, on a cru que les saignements de nez étaient un signe de gravité dans l’hypertension. Mais en réalité, ce n’est pas le cas », souligne le Pr Xavier Girerd, cardiologue, président de la Fondation de recherche sur l’hypertension artérielle.
Les maux de tête, un signe d’alerte
Alors, que reste-t-il ? « Le seul symptôme tangible, c’est l’apparition de maux de tête chez une personne qui n’y était pas sujette auparavant. Il peut s’agir de maux de tête banals qui cèdent facilement avec du paracétamol », explique le Pr Girerd. Dans ce cas, il est conseillé de consulter son généraliste pour qu’il mesure la tension, ou de le faire soi-même à l’aide d’un tensiomètre électronique avant d’aller voir son médecin.
Comment mesurer sa tension ?
En réalité, le seul moyen de savoir si sa pression artérielle est trop élevée, c’est de la mesurer de manière régulière. Chacun d’entre nous devrait, à partir de l’âge de 30 ans, faire le point au moins une fois par an. L’hypertension peut se manifester chez des sujets jeunes, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Pour le dépistage, une à trois mesures espacées d’une minute sont suffisantes, lorsque la tension est normale.
Pour confirmer le diagnostic d’hypertension artérielle, il faut effectuer trois mesures par jour, pendant trois jours. Au total, 12 à 18 mesures permettent de calculer une moyenne. Celle-ci ne doit pas dépasser 135/85 millimètres de mercure (mmHg). Si, grâce à cet indicateur, le diagnostic est confirmé, le médecin pourra décider d’instaurer un traitement.
Pour cette automesure, on peut aussi s’aider d’applis gratuites comme Dépist’HTA. Disponible au mois d’août 2019 (sur IOS et Androïd), elle a été mise au point par la Fondation de la recherche sur l’hypertension artérielle.
Un pic de tension, c’est grave ?
La pression artérielle n’est pas stable. Parfois, et sans raison, la tension s’élève fortement, s’accompagnant de chaleur du visage ou d’un léger mal de tête. Ces “poussées de tension” sont plus fréquentes chez les sujets âgés.
« Pour le médecin spécialiste, une poussée de tension n’impose une prise en charge médicalisée urgente que si elle s’accompagne de signes neurologiques ou cardiaques. En cas de paralysie, d’essoufflement ou de douleur dans la poitrine, un appel au service d’urgence est indispensable. En l’absence de ces signes, il est recommandé de se mettre au repos physiquement et psychologiquement pendant au moins quinze minutes, ce qui permet, le plus souvent, d’observer une baisse des chiffres t(ensionnels. Il faut néanmoins revoir son médecin traitant dans les jours suivants l’épisode afin que soit réajusté le traitement de l’hypertension », rappelle le cardiologue.
Vigilance chez les femmes
À certaines périodes de leur vie, les femmes doivent être particulièrement attentives à d’éventuels symptômes d’hypertension. La pression artérielle a tendance à augmenter avec l’âge et grimpe, en général, après la ménopause.
Mais les jeunes femmes sont concernées elles aussi, en particulier celles qui prennent une contraception oestroprogestative. Une hypertension qui apparaît sous pilule doit faire stopper ce moyen de contraception pour en choisir un autre. En effet, les hormones contraceptives augmentent le risque de thrombose artérielle et veineuse.
L’hypertension doit donc être dépistée systématiquement lors du choix d’une contraception, pendant la grossesse (risque de pré-éclampsie, donc de naissance prématurée) et à la ménopause.