L’Organisation mondiale de la santé a rendu public ce 8 novembre son deuxième rapport annuel d’enquête mondial sur la santé et le changement climatique. Ce nouveau document indique que la santé et le changement climatique constituent des priorités pour les États, mais le financement pose problème dans la mise en œuvre des plans.
Manque de financement, impact du Covid-19 et insuffisance des ressources humaines, tels sont des obstacles majeurs à la mise en œuvre des plans ou stratégies nationaux de santé et de changement climatique dans le monde, selon un communiqué du 8 novembre 2021 de l’OMS. Le rapport révèle que « plus des trois quarts des pays interrogés ont élaboré ou sont en train d’élaborer des plans ou stratégies nationaux de santé et de changement climatique ».
Selon la Dre Maria Neira, directrice au département Environnement, changement climatique et santé de l’OMS, « La nouvelle enquête de l’OMS met en évidence le nombre de pays qui ne sont ni soutenus ni préparés pour faire face aux effets du changement climatique sur la santé ». Cette incapacité des pays à protéger la santé du changement climatique a de véritables impacts sur les groupes les plus défavorisés, notamment les minorités ethniques, les communautés pauvres, les migrants et les personnes déplacées, les personnes âgées et de nombreuses femmes et enfants, souligne-t-on.
Pour une action climatique accrue
Le responsable technique au Département de l’environnement, du changement climatique et de la santé de l’OMS et auteur principal du rapport d’enquête, Tara Neville, rappelle que « le défi consiste maintenant à éliminer les obstacles qui empêchent les pays de finaliser et de mettre en œuvre des plans ».
Dre Maria Neira estime que la COP26 est une occasion pour « exhorter le monde à mieux soutenir les pays dans le besoin et pour nous assurer qu’ensemble, nous faisons un meilleur travail pour protéger les personnes contre la plus grande menace pour la santé humaine à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui ». À en croire ses propos : « Les arguments sanitaires pour une action climatique accrue sont très clairs. Par exemple, près de 80 % des décès causés par la pollution de l’air pourraient être évités si les niveaux actuels de pollution de l’air étaient réduits aux directives de l’OMS sur la qualité de l’air ».
« Un aperçu précieux des progrès globaux »
Ce nouveau rapport habilite les décideurs à « prendre des décisions éclairées sur la mise en œuvre des politiques et des plans, identifier les lacunes dans les données probantes, et mieux comprendre les obstacles à la réalisation des priorités d’adaptation et de résilience dans le secteur de la santé tout en maximisant les avantages pour la santé des efforts d’atténuation du changement climatique à l’échelle du secteur ». Il s’agit de fournir des réponses à des défis interdépendants : changement climatique, pandémie de Covid-19, dégradation continue de l’environnement, perte de la biodiversité, inégalités socio-économiques et sous-investissement chronique dans les systèmes de santé.
Notons que le premier rapport d’enquête mondial sur la santé et le changement climatique de l’Organisation mondiale de la santé a été publié en 2019. Ce deuxième rapport « fournit un aperçu précieux des progrès globaux réalisés par les gouvernements pour lutter contre les risques pour la santé du changement climatique ».
Chiencoro
Source: Sahel Tribune