Il ne s’agit pas de nouvelles doléances, mais des anciennes revendications sur lesquelles les grévistes et le gouvernement malien s’étaient mis d’accord en début novembre dernier. Les engagements par lui pris n’ont pas été respectés par la partie gouvernementale.
Faut-il le rappeler d’abord, la grève illimitée en cours depuis le 09 mars dernier ne concerne pas uniquement le secteur de la santé. Les services des ministères de la promotion de la femme, de l’Enfant et de la famille et celui de la solidarité et de l’action humanitaire, sont aussi concernés. La grève est menée par un regroupement syndical de trois départements ministériels, le syndicat national de la santé, de l’action Sociale et de la Promotion de la famille (SNS-AS-PF).
Les revendications sur lesquelles le gouvernement malien et les grévistes s’étaient mis d’accord portent sur 9 points.
Le 1er point concerne la revalorisation de la fonction socio-sanitaire et de la promotion à travers l’adoption à travers l’adoption d’un plan de carrière pour tous, d’un plan de formation continue et d’un plan de motivation. Un plan de carrière existe déjà au ministère de la santé, nous indique-t-on, quant au ministère de la solidarité et de l’action humanitaire, il s’était engagé à faire un plan de carrière dans un délai de 2 mois alors qu’un délai de 6 mois avait été donné par le ministère de la promotion de la femme, de l’Enfant et de la famille, toujours concernant l’adoption d’un plan carrière.
Deuxièmement, le gouvernement du Mali s’était engagé à donner satisfaction à des points contenus dans les résolutions du 12ème congrès du SNS-AS-PF tenu en janvier 2012. Par-là, les parties s’étaient mises d’accord que le concours professionnel des travailleurs sociaux à l’entrée à l’INFTS (Institut national pour la formation des travailleurs sociaux) soit ouvert aux travailleurs des services sociaux dès l’année académique 2017-2018. Le payement régulier des salaires des agents de l’UMPP (Usine Malienne de Produits Pharmaceutiques) était un autre engagement pris par le gouvernement en ce point 2.
Le 3ème point portait sur l’octroi e t l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale, des primes de garde, des primes de monture et l’intégration des émoluments des bi-appartements dans leur salaire. Le 4ème point d’accord entre grévistes et gouvernement était relatif au maintien et à l’extension des ristournes dans leur esprit d’antan. Dans le même chapitre le gouvernement s’était aussi engagé à prendre en charge à 100% les soins médicaux et le médicament des travailleurs socio-sanitaire et de la promotion de la famille.
L’intégration des contractuels payés sur ressources propres, des nourrices de la pouponnières et la régularisation de la situation des autres catégories de travailleurs de ladite structure conformément à la réglementation du travail, c’est ce qui constituait le 5ème point des engagements pris entre le gouvernement et le SNS-AS-PF. Le 6ème point portait sur l’octroi d’autorisation et de congé de formation à tous les travailleurs ayant respecté la règlementation en vigueur.
Le 7ème point d’accord était relatif au respect de la liberté syndicale à tous les niveaux et ‘‘l’annulation des mutations abusives des responsables dont le mandat est en cours’’. Quant au 8ème point, il portait sur la régularisation des agents victimes des contrôles physiques et des agents de la santé de la région de Gao omis pour les frais de retour et d’installation. La régularisation des agents victimes des contrôles physiques étant faite, le ministère de la fonction publique s’était engagé à faire la levée de suspension des salaires.
Et le 9ème point était relatif à l’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel de qualité et le renforcement du plateau technique conformément à la carte sanitaire nationale. La dotation régulière et conséquente en consommables de toutes les structures socio-sanitaires et de la promotion de la famille, était inscrite dans cette 9ème et dernière doléance que le gouvernement du Mali s’était engagé à satisfaire.
Selon des sources proches du syndicat aucun de ces engagements pris par le gouvernement n’a été respecté. Ces engagements avaient été pris en novembre dernier à la suite d’une conciliation entre les deux parties lors d’une grève illimitée que le syndicat avait alors déclenchée.
Djibi Samaké
Source: mali24