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Sans Tabou: Zou et la gauche, front populaire ou front solitaire ?

Lundi dernier, un regroupement de partis politiques est né et se réclamant d’un pôle de gauches. Dirigé par l’ancien premier ministre Soumana SAKO, ce groupement, autrement appelé front populaire, se veut être une alternative à l’émiettement qui caractérise notre arène politique, depuis l’avènement du multipartisme. La question qu’on peut se poser est de savoir si ce « front populaire » n’est pas en réalité un « front solitaire » quand on sait qu’aucun poids lourd de la scène politique nationale ne se réclame de ce courant politique.

soumana sako ancien premier ministre politicien parti cnas faso

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les observateurs de la chose politique sont restés sur leur fin lundi dernier, au regard de la composition de ce regroupement où aucun grand parti de l’échiquier, parmi la dizaine de formations politiques, n’était représenté au lancement de front qui est pourtant censé être une alternative à l’épineuse question d’émiettement de nos formations politiques. Effet, sur les 4 personnes qui étaient au présidium de la cérémonie de lancement, seul l’US-RDA, parti dissident de l’UM-RDA était représenté par son secrétaire général, Gaoussou COULIBALY. Pourtant, ils sont une dizaine de partis politiques du pays à se réclamer de la gauche : l’ADEMA, les FARES Anka Wili, le PS-Yeleen Kura, le RPM, la CNAS-Faso Hèrè, le SADI, l’UM-RDA, le PIDS, etc. Malgré le nombre important de ces partis se réclamant du même courant politique, aucun cadre fédérateur n’existe pour le moment visant à les rassembler, à cause essentiellement de l’égo des leaders qui préfèrent, en général, chacun être à la tête de la souris chez lui (facile à écraser) et d’être la queue du lion (craint et respecter).
Après moult tentatives infructueuses auprès des camarades socialistes, il semble que le président de la CNAS-Faso Hèrè s’est empressé de créer un front qui se résume essentiellement à son seul parti et quelques regroupements d’associations au sein de l’ADPS qu’il a créé au lendemain de la crise de 2012. Aujourd’hui, on peut s’interroger sur les vraies capacités de ce pôle dit de gauche à se frayer un chemin sur la scène politique nationale.
Il faut noter que certains leaders ne parlent de gauche que lorsqu’ils sont dans l’opposition. Une fois au pouvoir ils n’en parlent plus. Dans ce contexte, vont-ils mener un vrai combat de gauche avec toutes les conséquences politiques et humaines que cela va entrainer ? S’agira-t-il seulement que d’un effet de mode ou une stratégie pour se faire une place au soleil?
Le Prof Mamadou Lamine Traoré a l’habitude de dire qu’au Mali, ‘’on clignote à gauche et on vire à droite’’. Selon le Larousse, la gauche se définit comme étant l’ensemble de groupements et partis politiques qui professent des opinions progressistes, par opposition à la droite. La notion de gauche est, à l’origine, une notion typiquement française, puisque le terme désigna d’abord l’ensemble des députés, qui, lors de la séance du 11 septembre 1789, se rangea à la gauche du président de l’Assemblée constituante, pour s’opposer au veto royal. Depuis, le terme a pris un contenu culturel et politique au demeurant variable suivant les temps et les lieux. D’une manière générale, on peut dire que si la droite se définit autour des concepts d’individu, d’ordre de libéralisme économique et de conservatisme, la gauche se rassemble, elle, autour de ceux de collectivité, de progrès et d’égalité.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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