Le Rassemblement des Fronts patriotiques du Mail composé de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), Espoir Mali Koura (ESIK), le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et plusieurs autres regroupements et faitières associatifs a tenu, ce vendredi 5 juin 2020, un grand rassemblement, à Place de l’Indépendance à Bamako. Objectif était d’appeler à la démission du président IBK.
Le motif de ce rassemblement tient, selon les organisateurs dudit regroupement, qui a drainé des dizaines de milliers de personnes, à la mal gouvernance. En en termes clairs : à l’incompétence et à la corruption du régime, aux scandales répétitifs et à l’absence totale de vision en matière de sécurité. Comme griefs, les organisateurs citent entre autres dans leur déclaration finale du 5 juin :
•Une gestion catastrophique de la crise multidimensionnelle ai Mali ;
•Des atteintes à la souveraineté, à l’intégrité du territoire national ;
•Des forces armées et de sécurité laissées à l’abandon ;
•L’insécurité généralisée avec son cortège de morts, des villages détruits, et do populations déplacées ;
•La mal gouvernance, la corruption et la gabegie financière, au détriment du monde paysan et du secteur privé ;
•La détérioration sans précédent des services sociaux de base comme l’éducation, la santé, l’électricité, l’eau, les infrastructures routières ;
•La paupérisation croissante des populations laborieuses ;
•Des atteintes récurrentes aux valeurs et principes de la République ;
•Les droits et libertés individuels et collectifs en péril ;
•L’impasse d’une voie électorale désormais hypothéquée.
Comme on le voit, ce que Mahmoud Dicko et ses alliés de circonstance reprochent à IBK, bien qu’une réalité qui crève les yeux, ne saurait être une faute personnelle, mais l’incompétence et la faillite de son gouvernement.
Les Manifestants ont-ils raison de demander la démission d’IBK ? En tout cas, tout ce qui lui est reproché révèle clairement du domaine du gouvernement. Selon le commentaire d’un compatriote sur Facebook, le président IBK, dans cette affaire, peut être comparé au moteur de la voiture Mali et les membres du gouvernement pris comme les pneus de la voiture. Même si le moteur est impeccable si les pneus sont crevés la voiture n’avancera pas.
En effet, ce qui est inadmissible et révoltant, c’est qu’aucun membre du gouvernement de Boubou Cissé jusqu’au dernier sur la liste, en termes de préséance, n’a accepté, par fidélité et loyauté, de se mouiller pour défendre son président et la République.
Est-ce bien fait pour le président IBK qui s’entoure toujours des gens à la loyauté douteuse et qui finissent toujours par se retourner contre lui ? N’est-il pas temps pour le président IBK de comprendre que ses ministres actuels ne sont pas à la hauteur de sa confiance, à commencer par le premier d’entre eux ?
Le gouvernement, qui n’est pas capable de remplir les missions pour lesquelles il a été mis en place, d’assumer sa responsabilité envers le président qui l’a nommé et surtout d’opposer aux contestataires un bilan positif à leurs sarcasmes et griefs sur lesquels ils fondent le nouveau « Boua ka bla », doit-il encore mériter la confiance du président et l’accompagner pour faire sortir le pays de cette turbulence ?
Bon, arrêtons de faire l’avocat du Diable à partir du moment où l’on dit que IBK a déjà choisi l’autre comme son dauphin… Donc, rien ne dit que juste pour montrer à Mahmoud Dicko que c’est lui le président et que c’est lui qui décide, le président IBK ne choisira pas de sacrifier les menus fretins et de reconduire son gouvernement de bras-cassés et doubles-faces !
Attendons voir ! Notre rôle est de dire, ni plus ni moins.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN