Les pratiques alternatives du droit connaissent un essor sans précédent en ces temps de démocratisation. Au nombre des acteurs, les associations et ONG tiennent une place de choix. Sur le terrain, elles emploient pour l’animation juridique des agents de développement, des enseignants, des animateurs villageois et des jeunes intellectuels. Pour mieux gérer leurs activités, ces structures ont besoin de renforcer leurs capacités d’intervention. Conscients de cette situation, l’Observatoire des droits de la Femme et de l’enfant (ODEF) et ses partenaires organisent un atelier de formation depuis hier à l’endroit de para-juridiques, à la Maison du partenariat. La cérémonie d’ouverture était présidée par Mme DIARRA Fatoumata DEMBELE, présidente de l’ODEF.
Mme DIARRA Fatoumata DEMBELE, Présidente de l’Observatoire des droits de la Femme et de l’enfant (ODEF) a dans son intervention, expliqué l’objet de la formation : « cette formation est un moyen de diffusion du droit au niveau des citoyens et un moyen d’aide juridique. Quand les citoyens sont confrontés à des problèmes de droit et qu’ils ne peuvent accéder à la justice ou à des bureaux d’aide juridique ouverts pour ça, ils peuvent avoir recours à des para juristes que nous formons aujourd’hui. Faut-il noter qu’on n’a pas besoin d’être juristes, mais des personnes qui connaissent les notions essentielles du droit pour leur permettre de concilier les gens, de procéder à la médiation et d’orienter les gens mutuellement ».
Selon elle, ce métier n’exige pas des grands diplômes, mais que les volontaires aient une notion de droit qui leur permettront d’exercer sans problème. « À partir du niveau secondaire, tout le monde peut être para juridique. La qualité morale prime beaucoup sur le niveau intellectuel pour ce métier qui est purement volontaire. C’est pourquoi l’objectif de ce présent atelier est d’inculquer à ces para-juristes les droits fondamentaux et essentiels de la personne humaine, l’organisation judiciaire en République du Mali, le droit de la famille, la propriété immobilière et financière des parents vis-à-vis des enfants, la responsabilité pénale et la responsabilité civile. Comment les citoyens se trouvent pénalement responsables des faits ? Voilà les différents cours que nous allons dispenser pour outiller les participants, qui, à leur tour, auront cette faculté de diligenter certaines choses entre les citoyens qui n’auront plus besoin de la justice », a-t-elle détaillé.
Mme DIARRA déplore ainsi que ce phénomène a existé au Mali depuis longtemps et qui n’a pas su être exploité ou valorisé par les autorités compétentes. « Nous déplorons que malheureusement, aucun texte ici ne déréglemente. Au sortir de cet atelier, on procédera à un plaidoyer lobbying auprès des autorités compétentes pour la création d’une loi qui réglemente le para-juridisme au Mali », a-t-elle promis.
Signalons qu’une vingtaine de volontaires qui participent à cet atelier suivront des cours sur les qualités humaines que doit avoir un para juridique, notamment l’esprit d’écoute, la discrétion et surtout le respect des autres.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : INFO-MATIN