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Sans Tabou: la légitimité à géométrie variable

Les honorables membres du Conseil national de Transition (CNT) ont adopté la loi portant révision de la Charte de la Transition lors d’une séance, ce lundi 21 février 2022, dans la salle Djéli Baba SISSOKO.

 

En plébiscitant cette révision initiée par le Président de la Transition et portée par le Ministre Délégué auprès du Premier Ministre, chargé des réformes politiques et institutionnelles par 120 voix POUR, 00 CONTRE et 00 ABSTENTION, le Conseil national de Transition donne son feu-vert à une prolongation de la Transition. Pour donner toutes ses chances à la diplomatie de prospérer, les membres du CNT ont fixé la durée de la transition entre 6 mois et 5 ans conformément aux recommandations des Assises nationales de la Transition. Si la représentation nationale de la Transition passe de 121 à 147 membres comme l’Assemblée nationale dissoute, la nouvelle Charte adoptée maintient le statu quo pour ce qui est de l’amnistie pour les auteurs des évènements du 18 août 2020 et du 24 mai 2021 ainsi que l’inéligibilité à l’occasion de la prochaine élection présidentielle du Président de la Transition.

Les choix opérés par la nouvelle Charte de la Transition seront-ils suffisants pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont le médiateur, l’ancien président de la République fédérale du Nigéria, Goodluck Jonathan, est attendu à Bamako aujourd’hui.

Selon la Commission de la CEDEAO, la mission fait suite aux rencontres techniques sur le chronogramme des élections et permettra de discuter des prochaines étapes avec les autorités maliennes. Or, il n’est pas sans savoir que la CEDEAO, de même que la France et ses alliés instrumentalisés, a maille à partir avec notre pays sur la durée de la Transition.

Si bien que la fourchette proposée continue d’animer la polémique par ceux qui estiment que les autorités veulent confisquer le pouvoir. Toutefois, la révision qui a acté la non éligibilité du président de la Transition, lors des prochains scrutins, devrait logiquement clore ce contentieux afin de parvenir à un compromis serein sur le chronogramme électoral.

Reste alors le prétexte de la légitimité démocratique à géométrie variable brandie par la CEDEAO par procuration pour la France. Même en oubliant le cas singulier de l’adoubement du fils Déby, il faut utilement rappeler que le même Macron ne s’était pas embarrasser du manque de légitimité des putschistes quand il vantait leur sérieux, leur crédibilité et leur performance pour avoir réussi en 5 mois ce que le président déchu et son régime n’avait pas réussi en 7 ans.

Faut-il aussi rappeler dans la même veine l’oubli commode du président Alassane Dramane Ouattara qui avait applaudi et adoubé en décembre 1999 les putschistes de Noël en Côte d’Ivoire se passe aujourd’hui comme un chevalier servant de la démocratie et se démène comme un beau diable pour crucifier les colonels de Bamako pour avoir fait un coup d’Etat.

En 1999, lui ADO a récusé le terme coup d’État au profit d’action salutaire du peuple et aujourd’hui il demande à son puiné Choguel Kokalla Maïga, au nom d’une légalité et d’une légitimité à géométrie variable, de mettre un d’eau dans son Nyamakoudji… ! Heureusement qu’il y a la VAR pour exalter la mémoire du peuple pour démasquer tous les ‘’Filankafo’’.

CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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