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Sans Tabou: environnement, le bâton après la carotte !

Le respect des droits de l’homme et de l’environnement est une exigence pour tout citoyen. Mais, il se trouve que dans notre pays l’environnement est agressé à un rythme inquiétant pour les générations actuelles et futures. En dépit des efforts que les autorités et les partenaires ne cessent de déployer pour minimiser le fléau, la pratique de l’orpaillage sur certains cours d’eau continue de plus belle. Face à ce constat désolant, il est grand temps que les autorités changent de fusil d’épaule en adoptant des sanctions plus vigoureuses contre les contrevenants. Leur action souille l’eau et contribue à la dégradation de l’environnement. Des mesures de répression rigoureuse s’imposent.

 

Lors d’une visite dans le cercle de Kéniéba, le ministre des Mines déclarait : « Ce qui se passe en termes de dragage est très inquiétant socialement et économiquement pour notre pays ».
Malgré cette prise de conscience que le phénomène constitue une véritable menace, des sanctions sévères contre les contrevenants tardent à être appliquées.
Au lieu de sévir, les autorités privilégient toujours la sensibilisation qui produira difficilement les résultats escomptés. Lors du conseil des ministres du mercredi 27 octobre, le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable a informé sur l’agression des cours d’eau par les activités d’exploration et d’exploitation aurifère par drague.
Il a déploré que malgré l’interdiction de l’exploitation de substances minérales dans les lits des cours d’eau par drague, force est de constater : l’exercice illégal de l’exploitation de l’or par drague sur les fleuves Niger et Sénégal et sur certains de leurs affluents ; l’occupation des galeries forestières classées ; la délivrance illégale par certaines organisations professionnelles de cartes d’exploitants de dragues ; la perception de taxes à plusieurs niveaux et parfois par des acteurs n’ayant aucune qualité ; la pollution par des produits tels que le mercure et le cyanure des cours d’eau partagés, en violation des accords internationaux signés et ratifiés par notre pays ; les eaux turbides et boueuses préjudiciables aux systèmes de pompage et d’exploitation de certains offices et sociétés ; les conflits entre pêcheurs et chercheurs d’or par dragues.
Ainsi, face à ces menaces, le conseil des ministres a recommandé la poursuite des campagnes d’information et de sensibilisation des acteurs concernés ; des opérations de déguerpissement des dragues ; des missions de surveillance des cours d’eau après les opérations de déguerpissement ; de la mise en œuvre effective des actions préconisées par le Plan d’action de lutte contre l’exploration et l’exploitation aurifère par drague sur les cours d’eau.
Aussi, il a été recommandé de mettre en place une Commission interministérielle de réflexion et de suivi de la mise en œuvre des actions de lutte contre l’exploration et l’exploitation de l’or par drague et de la gestion durable des déchets solides du District de Bamako et de la ville de Kati.
Pourtant, il y a eu suffisamment d’opérations de sensibilisation pour mettre fin à l’orpaillage par dragage et l’utilisation d’intrants chimiques par les orpailleurs.
Malheureusement, l’usage d’intrants chimiques et le dragage des rivières demeurent des pratiques courantes de l’orpaillage dans notre pays. Ce, alors que les conséquences sur l’environnement, la santé et la stabilité sont désastreuses.
Une pratique qui contribue à décaper le couvert végétal, accélérant à la fois l’érosion des sols et l’écoulement rapide des eaux contaminées vers les rivières, ainsi que leur infiltration dans les nappes phréatiques. Le dragage des rivières, très répandu dans certaines zones d’orpaillage, reste l’une des techniques d’exploitation les plus désastreuses pour l’environnement.
Des alertes ont été lancées à plusieurs reprises que le fleuve Falémé s’assèche en raison d’un dragage chaotique. Après les actions de déguerpissement, les orpailleurs reviennent occuper les lieux.
Jusque-là, le gouvernement a opté pour une approche de régulation de cette question basée sur des actions de sensibilisation et de déguerpissement. Une solution qui s’avère inefficace. Il est alors temps de sévir en prenant des sanctions plus sévères contre ceux qui persistent dans la dégradation de l’environnement.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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