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Sans Tabou: école, diviser pour régler

Face au statu quo sur le front scolaire consécutif à la grève de la Synergie des enseignants, le Premier ministre Boubou CISSE semble trouver un plan B en lançant un appel à candidatures pour recruter des contractuels en vue de suppléer les enseignants grévistes le temps de trouver un accord avec eux. Si les enseignants grévistes restent toujours sur leur position, les diplômés chômeurs des écoles professionnelles, les enseignants communautaires en quête de régularisation de leur situation, depuis des années, et des enseignants retraités voient en ce plan B une aubaine et n’entendent point cracher dessus.

 

Depuis bientôt deux mois, le Collectif des syndicats enseignants signataires du 15 octobre 2016 est opposé au gouvernement pour la réparation ‘’d’une injustice causée au monde enseignant’’, à savoir la non-application de l’article 39 de la loi relative à leur statut particulier. Les enseignants qui ont du mal à croire en la sincérité du Gouvernement, s’abritant derrière l’état de guerre et le manque de moyens, s’engagent dans une logique de grèves perlées. Une semaine après l’appel à candidatures pour le recrutement de 15 300 enseignants contractuels par le Gouvernement, la peur est-elle en train de changer de côté ?

En tout cas, sur les réseaux sociaux, les plaidoyers se multiplient en faveur d’un assouplissement des positions antérieures. Aussi, des appels se font en direction des enseignants communautaires en quête de régularisation et même des étudiants des écoles professionnelles de formation des maîtres et des retraités pour ne pas accepter la peau de banane du Gouvernement jetée sous leurs pieds. Si le plaidoyer est bien beau, la réalité sur le terrain prouve qu’on ‘’pense différemment dans un palais que dans une chaumière’’. Cet appel du Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 a tout son sens. ‘’Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 rassurent l’opinion nationale et internationale de leur disponibilité constante au dialogue, mais aussi de leur ferme volonté à poursuivre le mouvement jusqu’à ce que le gouvernement du Mali applique la loi de la République’’, martèle-t-on désormais.

Par contre, cette lettre circulaire en date du 1er février 2020 de la synergie des enseignants est loin d’être rassurante : ‘’les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 attirent l’attention des sortants des écoles de formation d’enseignants (IFM, ENSup, ENETP…) que le combat qu’ils mènent est celui qui consiste à rendre à la fonction enseignante sa noblesse, sa dignité et surtout la rendre attrayante’’.

Le Collectif explique que les agissements du Gouvernement visant à les utiliser comme des palliatifs à la crise en cours n’ont d’autre objet que de saper la détermination des enseignants dans leur lutte noble de restauration de la dignité de l’enseignant malien.

Pour les retraités censés faire acte de candidature, le Collectif soutient : ‘’aussi, ils informent les doyens retraités qu’accepter de participer à cette mascarade, c’est contribuer à torpiller la loi qui a vu la revalorisation de leur pension. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 informent l’opinion nationale et internationale que cet exercice du gouvernement n’a aucune base juridique. Ce n’est qu’une mise en scène dans laquelle les sortants et les retraités seront utilisés comme des acteurs pour tromper les Maliennes et les Maliens ’’, précise la lettre.

Par Sidi DAO

INFO-MATIN

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