Les travaux des concertations nationales sur la transition ont débuté hier au CIC. Pour des travaux prévus pour trois jours (jeudi, vendredi et samedi), à 13 heures encore ce jeudi, beaucoup de commissions n’avaient pu démarrer leurs travaux. Motif : un climat de désordre orchestré par certaines catégories de participants décidés à imposer leur volonté à tout prix.
Initiées pour échanger de manière franche et sans tabou entre Maliens, sans distinction, sur la transition qui doit œuvrer à la refondation d’un Mali nouveau, les concertations nationales ont débuté dans un climat de désordre. Alors que nombre de Maliens nourrissent un grand espoir pour ces assises qui doivent traiter de plusieurs questions importantes de la nation, des saboteurs tapis dans l’ombre ne semblent pas prêts à lâcher. Après la cérémonie d’ouverture des travaux par le président du CNSP, le démarrage des travaux de commission a été buté à la mauvaise volonté d’esprits mal sains.
Pour preuve, dans plusieurs salles où ont eu lieu les travaux de groupe, les participants ont eu tous les problèmes du monde à se mettre d’accord sur des réglages les plus élémentaires en la matière. Pour la désignation d’un président de séance ou d’un simple rapporteur, des groupes de travail ont passé près de deux heures sans arriver à aucun consensus. Le choix du président et des rapporteurs a été un véritable fiasco qui cachait certainement des agendas cachés.
Cette attitude ne présage pas un avenir meilleur pour un pays qui veut tourner une page sombre de son histoire et aller sur de nouvelles bases.
Des indiscrétions croient savoir que le combat acharné de certains participants pour diriger les travaux de commission ou en être rapporteur n’est pas anodin. Ceux-ci y voient des privilèges leur permettant de contrôler le débat dans le sens de leurs intérêts. Ce qui prouve que beaucoup s’agitent pour ces concertations non pas pour l’intérêt du pays, mais pour des agendas cachés. Quel dommage ! Au moment où l’on aspire à un vrai changement, les mêmes comportements décriés sous l’ancien régime refont surface.
Toujours au cours de la journée d’hier, l’accès au Centre international des conférences de Bamako a donné lieu à un grand cafouillage qui n’honore guère le Mali. Plusieurs jeunes identifiés comme membres du M5-RFP se sont présentés à la porte sans invitation. Quand ils ont décidé de rentrer par la force, les forces de l’ordre ont fait l’usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Une autre mauvaise image véhiculée par ceux qui prétendent être des porteurs de changement.
L’on doit comprendre que malgré le caractère inclusif mis en avant de ces concertations, tout le monde ne peut y participer. Certains doivent accepter que leurs voix soient portées par des représentants. Malheureusement, c’est un véritable cafouillage qui a marqué la devanture du CICB hier.
Aujourd’hui, les Maliens doivent accepter de changer et de renoncer à certains comportements qui n’honorent pas notre pays. Cette occasion de changement du régime doit être saisie pour jeter les jalons d’un nouveau Mali.
En tout cas, le moment est mal indiqué pour étaler au grand jour certains comportements. Surtout s’il s’agit des comportements qui ont conduit le pays à la ruine. Mais hélas, certains sont toujours prêts à jouer des tours pendables pour défendre leurs propres intérêts en violation de toutes les règles d’éthique.
Les Maliens doivent placer le pays au-dessus de leurs intérêts égoïstes pour arriver au changement tant souhaité.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN