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Nuit de l’intégration africaine : L’Afrique célèbre son unité au Mali

A l’occasion de la Semaine nationale de l’intégration africaine, le Mali a organisé la deuxième édition de la Nuit de l’Intégration Africaine, le 31 mai 2025, au Centre international de Conférences de Bamako. Un événement haut en couleurs qui célèbre l’unité, la diversité et la solidarité des peuples africains. C’était sous la présidence du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Mossa Ag ATTAHER.

De son indépendance en 1960 à aujourd’hui, le Mali a joué un rôle central dans la promotion de l’unité africaine, en initiant dès le départ plusieurs projets ambitieux sous la présidence du président Modibo Keïta. En soutien au panafricanisme, il a été l’un des fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963 et membre fondateur de la CEDEAO en 1975. Le Mali a également participé à plusieurs missions de paix sur le continent et promu l’unité africaine à travers ses politiques éducatives et diplomatiques. Depuis son indépendance, le Mali s’est engagé dans deux projets majeurs de fédération en vue de l’unité africaine. Le premier fut la Fédération du Mali en 1960 avec le Sénégal, rapidement dissoute en raison de divergences politiques. Le second, entre 1961 et 1963, a réuni le Mali, la Guinée et le Ghana dans le cadre de l’Union des États africains. Des initiatives qui reflètent la volonté constante du Mali de promouvoir une intégration africaine poussée, comme l’indique clairement sa Constitution : « La République du Mali peut conclure, avec tout État africain, des accords d’association ou d’intégration comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine. » article 117 de l’ancienne de la constitution de 1992 et article 180 de la constitution de 2023.  D’ailleurs, plus récemment, son retrait de la CEDEAO au profit de l’Alliance des États du Sahel (AES) marque une réorientation stratégique vers un panafricanisme axé sur la souveraineté, la sécurité régionale et la coopération entre États sahéliens. Cela dit, bien que la plupart des initiatives précédentes n’aient pas survécu aux réalités politiques de l’époque, le Mali demeure toujours engagé pour l’unité et l’intégration africaine.

C’est dans ce cadre toujours que le Mali, en marge de la journée mondiale de l’unité africaine, le 25 mai, célébrée durant toute une semaine au Mali, « Semaine nationale de l’intégration africaine », a organisé « la Nuit de l’Intégration Africaine », en collaboration avec le groupe des ambassadeurs africains accrédités au Mali, le 31 mai 2025.

Cette deuxième édition du genre était plus qu’un simple événement festif, elle était plutôt une véritable immersion dans les traditions, les rythmes, les saveurs et les couleurs de toute l’Afrique.

Ainsi, l’événement, marqué par des visites de stands, des dégustations de mets traditionnels venus des quatre coins du continent, des prestations d’artistes en live et un défilé des communautés en tenues traditionnelles, a réuni ministres, ambassadeurs, chefs de communauté, jeunes et amis du continent africain dans une communion totale au Centre International de Conférences de Bamako (CICB).

Selon Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’extérieur et initiateur de l’événement, « Cette effervescence culturelle a rappelé que notre diversité est notre force, et que nos peuples, malgré les frontières, partagent une histoire commune et des valeurs partagées. »

 

Dans la même lancée, le président en exercice du groupe des ambassadeurs africains accrédités au Mali, Son Excellence Driss Isbayène, ambassadeur du Maroc au Mali, a souligné dans son allocution que cette soirée est la manifestation de la volonté des pays africains de marcher ensemble. « Cette nuit est le symbole de ce que l’Afrique aspire à devenir : un continent d’unité, de paix, de solidarité et d’un devenir radieux pour tous les peuples du continent. Nous œuvrons en symbiose avec le leadership de Monsieur le Ministre pour hisser haut le drapeau de l’Afrique, de son unité, pour un avenir meilleur », a-t-il indiqué.

Soixante-neuf ans après la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, le président du groupe des ambassadeurs africains accrédités au Mali ne doute pas que « l’Afrique peut se targuer d’avancer dans plusieurs domaines pour un avenir meilleur ». Dans la dynamique actuelle où l’Afrique réclame une souveraineté pleine et entière, le diplomate marocain déclare que cette initiative vise aussi à « célébrer la lutte pour la libération du colonialisme, la solidarité africaine, la diversité culturelle, mais aussi, l’unité des aspirations du continent ».

La communauté africaine au Mali se reconnaît dans cette fête de l’intégration

Massivement sorties pour colorer cette soirée, les communautés africaines au Mali saluent l’initiative de la Nuit de l’Intégration Africaine.

Résidant au Mali depuis trois ans, John Castro, Congolais (Kinshasa) d’origine, est convaincu que l’Afrique restera unie malgré les tentatives de division. Cela est visible, selon lui, dans l’identité des mets exposés lors de cette soirée. « On a goûté tous les plats africains, et c’est toujours le même plat que vous soyez au Congo ou au Nigeria. C’est ce que j’ai vraiment aimé. » a-t-il indiqué.

Eboukan, Nigérian vivant au Mali depuis 10 ans, répond en Bambara pour souligner que le Mali, c’est chez lui. Il s’est réjoui que cette soirée lui ait permis une immersion au bercail parmi ses frères et sœurs.

À côté de lui, la Rwandaise Maykane Mart dit avoir passé trente ans au Mali. Pour elle, la célébration de l’Afrique est une tradition qui remonte à l’époque de Mouammar Kadhafi.

 

Représentant de la communauté chrétienne méthodiste de Côte d’Ivoire au Mali, le pasteur Tahé Daniel dira que cette fête est une très belle inspiration pour affirmer que l’Afrique est une. « En dehors des frontières, nous restons tous le même peuple. Pour une première participation, on peut dire que l’intégration est réelle ici au Mali », a-t-il indiqué, tout en ajoutant que cette fête, en plus des monuments à travers le Mali, prouve que le pays est vraiment panafricain et porte l’Afrique dans son cœur.
« Le Mali est mon dixième pays, mais c’est le seul qui a dédié une semaine entière à l’intégration africaine, et c’est vraiment touchant », a-t-il indiqué, en invitant tous les pays africains à imiter le Mali dans cette célébration.

 

Pour clore sur la question des mouvements sur les réseaux sociaux sur une éventuelle brouille entre le Mali et la Côte d’Ivoire, il répond : « Il n’y a aucune brouille entre le Mali et la Côte d’Ivoire », avant de préciser : « La brouille, même si elle existait, c’est entre les politiques et les sommités. Entre nous, nous sommes le même peuple. Ce n’est pas que je fais un faux-fuyant, mais c’est la vérité. Depuis que je suis arrivé ici, l’accueil que le Mali m’a réservé, que les Maliens m’ont réservé, je ne l’ai même pas reçu chez moi en Côte d’Ivoire. »

Une communauté africaine qui se renforce

Si le maire de la Commune III du district de Bamako trouve que cette soirée n’est qu’un cadre de renforcement des liens entre les peuples des différents pays africains, qui, en vérité, ne forment qu’un seul peuple, Jonathan, président de la Fédération des communautés africaines résidant au Mali, ajoute que la Nuit de l’Intégration est un moment où toutes les communautés africaines et la nation malienne commémorent l’unité africaine. Cette année, selon lui, l’adhésion des autorités diplomatiques, à travers le groupe des ambassadeurs africains, est le signe d’un lendemain prometteur pour le bonheur de la communauté africaine au Mali.

D’ailleurs, après avoir été invité par le président de la Fédération des communautés africaines et la doyenne du groupe des ambassadeurs africains accrédités au Mali, l’ambassadeur du Maroc, SEM Driss Fadel, également président du groupe, a accepté, au nom de l’Afrique du Nord, de rejoindre cette communauté des Africains afin de magnifier ensemble, main dans la main, le continent africain.

 

Concernant le thème de la célébration de cette année, à savoir « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations », Son Excellence Madame Kalzeube Neldikingar Madjimta, ambassadrice de la République du Tchad au Mali, a profité de l’occasion pour inviter les pays africains à l’union afin de faire face aux défis communs. Par réparations, selon elle, il s’agit d’un ensemble de mesures morales, symboliques, économiques et institutionnelles visant à restaurer la dignité des victimes et à corriger les inégalités. Cela n’est possible selon elle, que si l’Afrique est uni.

Issa Djiguiba

Source : Le PAYS
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