De plus en plus, la consommation du narguilé (Chicha) et du tramadol et les produits assimilés frauduleux font des ravages à Bamako et environs. Conscient de l’ampleur du drame, le maire de la CIV du district vient d’interdire ces produits frauduleux dans sa collectivité. La décision a été prise, ce mercredi 3 juillet 2019, par le conseil communal.
Suivant la décision N° 0132 M CIV-BKO portant interdiction de la consommation du narguilé (chicha) et du tramadol et produits assimilés frauduleux en commune IV, le maire de la commune IV, Adama BERETE, vient d’interdire la consommation de ces produits très prisés par la jeunesse de la capitale sur le ressors de la collectivité.
L’article article 1 de cette décision indique : « il interdit la consommation du narguilé (Chicha) et du tramadol et produits assimilés frauduleux. L’article 2 de la décision précise : «toute infraction aux dispositions de la présente décision sera constatée et poursuivie conforment aux lois et aux règlements en vigueur».
La chicha, Narguilé, ou encore chilam sont des synonymes désignant une sorte de grande pipe à eau d’origine persane utilisée principalement en Iran et dans le monde arabe pour fumer le tabac, selon la définition de Wikipédia. Elle est de plus en plus consommée au Mali dans les maquis, les bars et même dans les rues de la capitale malienne.
Quant au Tramadol, Harouna TAMBADOU, pharmacien a confié à nos confrères de Mali-Actu que c’est un antalgique de niveau 2, il est facile de se procurer de ce produit qui est en vente libre chez les vendeuses de médicaments par terre (généralement c’est des médicaments de contrefaçon qui ne respecte pas les normes).
Cette décision de la mairie de la commune IV est diversement appréciée par les populations et sur les réseaux sociaux.
Cette décision est à saluer d’après Bah Diarra, mère de famille à Hamdallaye ACI. Maintenant, au Mali on voit toute sorte de maladies, dont on ignore les causes, pour moi, c’est principalement dû à la consommation de toute sorte de drogue par les jeunes. Je trouve que la mairie a joué son rôle en voulant protéger la population, ajoute-t-elle.
Quant à l’application de ladite décision « les commissariats de police du 5eme, 9eme et 14eme arrondissement de police sont chargés en ce qui concerne l’exécution de la présente décision qui sera enregistrée et communiqué partout ou besoin sera ».
D’après l’article 3 de la décision, la chicha est devenue, en l’espace d’une décennie, la nouvelle addiction des jeunes générations, touchant énormément les femmes.
En Malaisie, le comité du Conseil national des affaires islamiques, face l’ampleur du phénomène, a mis en place une fatwa qui prohibe l’utilisation et le commerce de la chicha.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une décision courageuse qui doit être suivie par d’autres collectivités pour protéger cette couche juvénile très fragile.
La société malienne est désormais engagée dans une autodestruction sans précédente avec ces drogues dans la capitale et les grandes agglomérations, des conflits intercommunautaires au centre…
Par Abdoulaye OUATTARA