Des groupes et mouvements d’autodéfense opérant dans le centre du pays ont décidé d’arrêter immédiatement le cycle des attaques et représailles dans toute la région, à l’effet d’arrêter les violences communautaires. C’était à l’issue d’une rencontre tenue le 1er juillet sous la médiation M. Abdoulaye PONA, président de la Commission d’organisation de la concertation familiale.
Pour une sortie de crise dans le Centre, une Commission d’organisation de la concertation familiale et sociale pour la sortie de crise a été créée et est dirigée par Abdoulaye PONA, l’un des natifs de la localité de la région. L’objectif de la création de cette commission est de parvenir à l’arrêt des hostilités entre les communautés du centre ayant fait des centaines de morts, depuis 2016, sans compter le nombre de déplacés et des dégâts matériels. Selon des sources, les mêmes violences ont fait plus de 600 morts civils entre janvier et la fin de juin 2019.
Conformément à son mandat, M. PONA a réussi à regrouper à Mopti des leaders des groupes et mouvements d’autodéfense de ladite région avec l’assistance et l’accompagnement du ministère de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale et de la MINUSMA. À l’issue de cette rencontre, des groupes autodéfense peul et dogon en bonne foi ont convenu de plusieurs actions dans un document d’entente. Ledit document a été signé par Sékou BOLLY, représentant des groupes d’autodéfense peul et Marcelin GUENGERE de Dan An Ambassagou pour les groupes et mouvements dogon ainsi que le président de la commission d’organisation de la concertation familiale, Abdoulaye PONA.
Dans ce document, les différentes parties reconnaissent la nécessité de la stabilité pour le développement de leur région et ont décidé de mettre en commun leurs efforts pour un retour rapide et définitif de la paix, de la cohésion et du vivre ensemble au centre du Mali, tout en unifiant leur groupe en vue d’être un interlocuteur fiable face à l’État.
Aussi, les groupes signataires du document ont pris l’engagement d’arrêter immédiatement le cycle des attaques et représailles sur toute l’étendue de la région, à l’effet d’éviter les violences intercommunautaires, de favoriser la reprise des activités agricoles et de transhumance et le retour des déplacés. Outre cet engagement, ils ont convenu de mettre fin aux propos de haine et vindicatifs proférés par une Communauté à l’encontre d’une autre dans certains médias et notamment sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, en instaurant une synergie d’actions entre groupes d’autodéfense peul et dogon en vue de mettre hors d’état de nuire les groupes incontrôlés opérant au Centre, les groupes d’autodéfense des deux communautés rappellent à l’État malien son rôle régalien de défense, de protection des personnes et leurs biens et des pratiques de bonne justice et d’une bonne gouvernance, facteurs de paix et de cohésion. Dans la même veine, ils ont appelé la mise en place d’un PC opérant dans la région de Mopti.
Enfin, pour la mise en œuvre et le respect de ces engagements, ils ont souhaité la mise en place d’un comité de veille et de suivi impliquant les communautés, la Plateforme de la concertation et sociale avec la participation de l’État du Mali.
À l’image de cette rencontre, plusieurs fora ont été annoncés afin de mettre fin à la crise de confiance entre des communautés dans le Centre. Parmi ces rendez-vous, l’initiative portée par Me Kassoum TAPO qui est en train de préparer une réunion sous le parrainage de l’ancien président Amadou Toumani TOURE. Indépendamment de ces réunions, l’on apprend également d’autres sources que le gouvernement prévoit de tenir un forum à Mopti qui regroupera l’ensemble des acteurs.
Par Sikou BAH