La mobilisation populaire de ce vendredi, dans capitale après d’autres localités du pays, à l’initiative du Mouvement ‘’Yere Wolo Debout sur les Remparts’’ impliquant des dizaines d’autres mouvements et associations est suffisante pour rabattre le caquet à ceux qui nourrissent une colère par procuration contre le Mali englué depuis de nombreuses années dans une crise protéiforme, dont la faute irrémissible est de vouloir de sortir de cette mélasse.
La mobilisation de ce vendredi d’une frange importante de la population malienne représente donc un ciel dégagé pour le Commandant de bord de ‘’Air Mali’’ le Colonel Assimi GOITA et son copilote Choguel Koakalla MAIGA. Pour eux, c’est une clearance au pour un vol sans turbulence vers les Assises Nationales de la Refondation (ANR) qui cristallisent les enjeux d’un nouveau départ pour le Mali.
«Elles concernent tous les fondements de notre société et tous les secteurs : armée, école, santé, foncier, gouvernance, lutte contre la corruption et l’impunité, etc. Leur finalité est de repositionner le Mali sur une dynamique vertueuse, à travers des institutions fortes et légitimes à même d’assurer sa stabilité durable », explique un document de la Primature.
Cette démonstration populaire de soutien à Transition, en fait de soutien à la prorogation du délai de la Transition, pour sortir de la langue de bois, de rejet de toute forme d’ingérence extérieure, est désormais le couteau suisse des autorités de la Transition pour la mise en œuvre de leurs projets de refondation du Mali.
Néanmoins, il faudra beaucoup de tact au Commandant de bord et à son copilote pour ne pas transformer cet or participatif en plomb politique, à l’intérieur, après avoir échappé aux batteries de DCA (Défense Contre l’Aviation) de l’ennemi extérieur. Parce que ce qui était redouté, c’était l’abandon de certains acteurs majeurs en plein vol, en l’occurrence des partis politiques qui restent une composante essentielle de la construction démocratique d’un Etat de droit.
En effet, le Cadre d’Echanges des Partis et Regroupements des partis politiques pour une Transition réussie au Mali qui se « désole de l’absence d’un cadre formel de concertation entre les partis politiques et le Gouvernement autour de la conduite de la transition politique au Mali qui n’est ni inclusive ni participative », décide de sa « non-participation tant à la préparation qu’à l’organisation des « Assises Nationales de la Refondation ».
Mais, au milieu de ce paysage sombre, un point lumineux permet de faire garder espoir au Commandant de bord et à son copilote. Les ‘’Abeilles’’ ont décidé, depuis leur dernier congrès, de s’envoler et fausser compagnie à leurs copains du Cadre. C’est le pendant atavique d’un Parti de gestion du pouvoir, contrairement à celui qui le revendique et l’assume, alors qu’il n’y est associé en réalité qu’accidentellement et qu’il est presque toujours accidenté (PPR, lors du putsch de 2012 contre ATT et Tiébilé DRAME, lors du putsch de 2020 contre IBK).
Sans pétarader d’enthousiasme, l’on peut gager que si le Cadre d’Échanges ne prenait pas part aux ANR, certains de ses composants ne devraient pas manquer le rendez-vous. C’est la rançon de la survie politique pour des politiciens polymorphes.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin