Selon un communiqué conjoint qui a sanctionné la visite du chef de la diplomatie togolaise, «le Président de la Transition s’est dit ouvert au dialogue et disposé à œuvrer, conformément à l’esprit de fraternité et d’excellentes relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire, à un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le strict respect de la souveraineté du Mali. … (Il) a souhaité que le Togo mène une mission de bons offices entre les parties concernées.»
Commentant sa petite virée sur les bords du Djoliba, le diplomate togolais a tweeté qu’il confirme que les autorités maliennes ont bel et bien fait la proposition à son pays de conduire la facilitation entre le Mali et la Côte d’Ivoire en vue de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako.
« Je confirme que le Président F. Gnassingbé a accepté la proposition faite par les autorités maliennes de conduire la facilitation entre le Mali et la Côte d’Ivoire en vue de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako », a posté Robert DUSSEY sur son compte Twitter.
Vue de l’opinion, la question désormais n’est plus qui est demandeur, mais pourquoi la demande est formulée par le Mali ? Donc les autorités de transition du Mali sont-elles dans des soucis au point demandées au Togo de les aider à lâcher la queue du lion attrapé par erreur ? Jalouses du respect de la souveraineté de leur pays dans ses rapports avec les autres, cette décision des autorités maliennes peut être assimilable à une reculade de peur des conséquences des arrestations des militaires ivoiriens qualifiés de mercenaires. En arrêtant ces militaires et les traiter de mercenaires, l’attitude des autorités maliennes devait être autre que de solliciter la facilitation du président togolais. En toute logique, c’est la Côte d’Ivoire qui devait demander cette médiation en vue de la libération de ses soldats accusés d’enfreindre aux lois d’un pays ami et voisin.
Le Mali, selon plusieurs sources, n’a jamais demandé de négocier autour de ce dossier des 49 mercenaires. Mais jusqu’à preuve du contraire aucun démenti officiel de la version du ministre des Affaires étrangères togolais. Or depuis quelque temps, s’il y a une pratique à laquelle les autorités sont promptes « c’est la réciprocité » et des communiqués de clarification. Au moment où nous mettions sous presse, seule la version du ministre togolais qui était officielle.
Dans tous les cas, l’ouverture au dialogue n’est point une fuite en avant, une pirouette ou une malice de la part des plus hautes autorités pour circonscrire au différend qui oppose notre pays à un voisin. Le Mali a souverainement pris la décision, au regard des faits et des preuves jusqu’ici incontestables, il s’en tient à sa position. Cela ne veut pas dire qu’il écarte toute possibilité d’écouter les frères ivoiriens, de parler avec eux afin de mieux comprendre leur situation, même s’ils ne partagent pas leur point de vue.
Ainsi, en affichant à sa disponibilité au dialogue, les autorités se fixent aussi des lignes rouges. Pas question de porter à atteinte à la souveraineté nationale et exige son respect dans les relations avec les autres pays. C’est désormais un préalable de politique extérieure du Mali. Il est non négociable.
PAR SIKOU BAH
Source: Info-Matin