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Respect de la souveraineté du Mali: sale temps pour les diplomates…

En dépit des apparences, notre pays n’a jamais été un doux agneau soumis aux caprices et aux humiliations de la France et de la communauté internationale. Chaque qu’il s’agit de son honneur et sa dignité, le Mali s’est dressé comme un seul homme pour dire Non : ici c’est le Mali, pays de la Diatiguiya certes, mais sur cette terre glorieuse de nos ancêtres maculée du sang de héros légendaire (Diabé Cissé, Soundjata Keita, Kankou Moussa, Biton Coulibaly, Bambougou N’Tji, N’Golon Diarra, Da Monnzon, Babemba Traoré, Tiéba Traoré, Samori Touré, El Oumar Foutiou Tall, Ahmadou Ahmadou, Ahmadou Sékou, Sékou Ahmadou, Fihroun Ag Alinsar…) nous refusions de boire la coupe de l’indignité et de tendre l’autre oreille.


Par exemple ces dernières années, le pays a pratiquement chassé presque chaque année de son territoire national une personne mal inspirée et/ou mal intentionnée pour malparlage, atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale ou de la remise en cause de sa souveraineté et son indépendance.

Octobre 2017 : expulsion de l’enseignant français de Liberte A
le gouvernement a ordonné l’expulsion d’un professeur de l’école française de Bamako (Liberté A) qui a utilisé le terme « Azawad » dans un devoir d’histoire-géographie distribué à ses élèves.
L’affaire remonte au début du mois d’octobre 2017 quand un enseignant d’histoire-géo en service à l’École française « Liberté A » de Bamako en poste depuis 4 ans, Robin Guiovanopoulos, a donné à ses élèves de CM2 un devoir à domicile des plus polémiques.
Pour un devoir de 9 questions, la 7e était intitulée comme telle : qu’est-ce que l’Azawad ? Cette région appartient-elle au Mali ?
Elle est traitée comme il suit : l’Azawad est un Territoire du Nord du Mali qui appartient complètement au Mali.
Quant à la 8e question, elle interroge les élèves sur la capitale de l’Azawad, sa démographie et sa superficie.
La réponse à cette question se rapportant aux régions de Tombouctou, Kidal et Gao avec une superficie de 822 000 km² et variablement Tombouctou ou Gao pour capitale.
Comme d’habitude, les réseaux sociaux ont été les premiers à se saisir de la bavure pédagogique en s’insurgeant ouvertement contre cette terrible provocation dispensée aux jeunes enfants de plusieurs nationalités. Ce fut ensuite la boucle des sujets dans la presse écrite et les radios libres avec des commentaires des plus acerbes.
Prenant la mesure de la polémique, le gouvernement a fait convoquer l’Ambassadeur de France à Bamako, Évelyne Decorps afin de lui faire part de sa ferme protestation sans nullement remettre en cause l’excellente qualité de la coopération entre les deux pays. Faut-il rappeler aussi qu’il y a quelques mois, un autre diplomate de la place et pas des moindres fûts également rappelés à l’ordre par le gouvernement suite à une sortie médiatique portant sur le Gatia.
Suite à cette convocation qui n’est pas banale dans les relations diplomatiques, l’ambassade de France s’est empressée de produire le 18 octobre 2017 une note verbale adressée au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Elle y promet des sanctions disciplinaires contre l’enseignant tout en rappelant la position politique de la France sur le respect de l’intégrité territoriale du Mali qui ne serait nullement remise en cause par ce manquement isolé. Là où le blesse, l’ambassade de France estime dans son courir « qu’il n’y avait aucune intention malveillante de la part du professeur qui a rédigé le devoir, mais qui n’avait pas mesuré la portée politique du terme Azawad».

Mais concrètement qu’est-ce l’ambassade envisage comme sanction pour apaiser le courroux de Koulouba ? Un rappel à l’ordre et aux obligations à Bamako puis prochainement à Paris, à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) dont relève l’administration de l’École Liberté… ! Pire l’Ambassade de France dans sa correspondance ne donne aucune indication de dates ou de garanties. Mieux, ces mesures n’ont aucune incidence sur le séjour professionnel de l’enseignant au Mali.
En réaction à cette méprise de la diplomatie française basée à Bamako, le 23 octobre, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale produit une la note verbale déclarant l’enseignant Robin Guiovanopoulos persona non grata au Mali avec un délai de séjour de 72 heures.
Au moment où cette mesure rarissime était transmise à l’Ambassade de France, Robin Guiovanopoulos était encore à Bamako.

Janvier 2018 : Expulsion du journaliste français Anthony Fouchard
Le ministère de la Communication a retiré l’accréditation au journaliste français Anthony Fouchard (RFI/France24) « à la suite de son comportement répréhensible. »
La suspension de son accréditation par le ministre de l’Économie numérique et de la Communication a été suivie le surlendemain de son expulsion vers la France sur instruction du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Pour une fois, les autorités maliennes ont pris leurs responsabilités face aux frasques d’un récidiviste qui avait déjà bravé le gouvernement sur fond de mensonges grotesques à sa hiérarchie. L’affaire avait été “arrangée” par l’ancien ministre en charge de la Communication, Me Mountaga Tall, sous la forme d’une réponse du gouvernement à une lettre de protestation des employeurs de Fouchard. Cette fois-ci, le ministre de la Communication Arouna Modibo Touré a frappé fort, imposant à la fois l’autorité de l’État et le respect du peuple et de la nation malienne.
Suite à des commentaires sur les réseaux sociaux (tweeter) de Monsieur Anthony Fouchard, s’assimilant à une provocation inacceptable, relative à l’attaque kamikaze dimanche 28 janvier 2018 survenue à Ménaka et qui avait coûté la vie à 4 de nos vaillants soldats, le ministre de l’Économie numérique et de la Communication Arouna Modibo Touré informe l’opinion publique nationale et internationale, que l’accréditation dudit journaliste comme correspondant de RFI et de France 24 au Mali, qui avait été auparavant plusieurs fois averti, est suspendue jusqu’à nouvel ordre”. Le journaliste francisa 72 heures pour quitter le territoire national.
Ce communiqué rendu public en fin d’après-midi du 28 janvier 2018 et signé du ministre de tutelle de la Communication est accueilli très favorablement par l’opinion nationale. Surtout quant aux motifs de l’expulsion.
Commentant sur sa page tweeter l’attaque terroriste de Ménaka qui a coûté la vie à 4 de nos soldats et qui faisait suite à celles survenues l’avant-veille à Boni ayant fait 26 morts (civils) et la veille à Soumpi ayant fait 14 morts (soldats), le correspond de RFI a écrit ceci : “Véhicule suicide contre Barkhane, kamikaze contre FAMa, ça prend une tournure sympathique ici”. Intimé par les services du ministère de la Communication de rectifier son tweet et de présenter ses excuses à la nation malienne, endeuillée, Anthony Fouchard, journaliste de la France colonialiste, ne s’exécute qu’à moitié. C’est ainsi que le ministre Arouna Modibo Touré prend ses responsabilités et toutes ses responsabilités : il suspend, avec effet immédiat, “l’accréditation dudit journaliste comme correspondant de RFI et de France 24 au Mali”. Il en informe son collègue des Affaires étrangères qui, à son tour, fait ce qu’il faut.
Rappelons que le mercredi 17 août 2016, Anthony Fouchard a alerté sa hiérarchie, France Médias Monde, que, lors la manifestation pour la libération de l’animateur Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath, lui et son collègue de France 24 ont été pris pour cibles dans l’exercice de leur métier par deux hommes en uniforme. Ces deux hommes ont tiré des grenades lacrymogènes avant d’ouvrir le feu sur eux alors qu’ils s’identifiaient clairement comme journalistes.
En réaction, les directions de RFI et France 24 sont entrées en contact avec les autorités maliennes, ont exprimé leur vive inquiétude et condamné les faits, avant de demander aux autorités maliennes de “faire toute la lumière sur cette affaire et de prendre toutes les mesures pour que cela ne se reproduise plus et que leurs correspondants puissent travailler en sécurité et librement à Bamako”.
Convoqué et entendu par le ministre de la Communication de l’époque, Me Mountaga Tall, en présence de hauts responsables de la police nationale, Anthony Fouchard a affirmé avoir fait l’objet de tirs tendus de grenades lacrymogènes suivis de tirs à la Kalachnikov par deux hommes en uniforme qui étaient à environ 50 m de lui. Il n’aurait, a-t-il dit, échappé au pire qu’en se jetant dans un fossé avant de prendre la fuite.

Décembre 2019, expulsion du français Christophe Sivillon, chef du bureau de la Minusma à Kidal
Les propos du représentant français de la force onusienne, qui avait souhaité la bienvenue aux délégations « venues du Mali et de l’étranger » lors du congrès du MNLA, le 30 novembre, ont suscité la colère des autorités et du peuple malien 2019. Aussi avait-il été sommé de quitter le territoire sous 24 heures.
La sanction de Bamako est tombée ce mardi, dix jours après la déclaration de Christophe Sivillon, le chef du bureau de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) à Kidal. Le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a annoncé au cours d’une conférence de presse que le diplomate français était désormais persona non grata au Mali. « Il dispose de 24 heures pour quitter le territoire de la République du Mali », a-t-il précisé.
En souhaitant la bienvenue à Kidal aux délégations « venues du Mali et de l’étranger », lors du congrès du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 30 novembre, Christophe Sivillon a suscité une levée de boucliers dans le pays. Mouvements de la société civile, partis politiques, institutions, presse… tous ont condamné ses propos, l’accusant de remettre en cause l’intégrité du territoire.
Les députés maliens ont dénoncé, le 5 décembre, dans une déclaration commune lue en séance, « des propos qui portent une atteinte grave à la souveraineté et à l’intégrité territoriale ». « Nous demandons au gouvernement de mettre en garde la Minusma, pour le comportement irresponsable de son agent », ont-ils déclaré.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé s’est entretenu au téléphone, le 2 décembre, avec Mahamat Saleh Annadif, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma. Il l’a ensuite rencontré, ainsi que Baranga Gassarabwe, représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU, afin d’échanger sur la position de Bamako à propos de ces déclarations et d’examiner les mesures que dictent ces propos.

Octobre 2021 : expulsion du représentant de la CEDEAO au Mali
Le représentant de la CEDEAO au Mali Hamidou Bolly est déclaré « persona non grata » le 25 octobre par les plus hautes autorités qui lui ont donné un délai de 72h pour quitter le territoire national. Les autorités de la Transition reprochent à Hamidou Bolly des activités hostiles à la transition.
Le Mali a déclaré «persona non grata» le représentant spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le diplomate burkinabe Hamidou Boly, «au vu de ses agissements incompatibles avec son statut».
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a expliqué cette décision par le fait que Hamidou Boly «est engagé avec des groupes, des individus, de la société civile comme du monde politique et même du monde de la presse qui entreprennent des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission».
Interrogé lundi soir par la télévision nationale, le ministre Diop a déclaré que Hamidou Boly «a outrepassé sa mission» de diplomate. Il a toutefois précisé qu’avec la Cédéao Bamako souhaite «continuer à avoir les relations de coopération» et demandé à l’organisation régionale «de désigner une autre personne qui a conscience des limites de son mandat».
Cette décision d’expulsion intervient «après plusieurs mises en garde adressées à l’intéressé à travers sa hiérarchie», selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui «réitère la disponibilité du gouvernement (malien) à maintenir le dialogue avec la Cédéao et à œuvrer ensemble pour la réussite de la transition».

31 Janvier 2022 : expulsion de l’ambassadeur de France
L’ambassadeur de France expulsé du Mali est une victime collatérale des tensions diplomatiques entre les deux pays depuis le début de la rectification intervenue en fin le 24 mai 2021.
En effet, le lundi 31 janvier 2022, l’Ambassadeur de France dans notre pays, Joel MEYER a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale qui lui a notifié la décision du Gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heure.
Cette déclaration de persona non grata fait suite aux propos hostiles et outrageux tenus récemment par Jean Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères et à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard de nos autorités en dépit des protestations maintes fois élevées. Le Gouvernement de la Transition a condamné vigoureusement et a rejeté ces propos de Le Drian qu’il avait jugé contraires au développement de relations amicales entre nations.

LA RÉDACTION

Source: Info-Matin 

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