« Nous entendons dans les jours à venir mieux renforcer les partenariats militaires qui existent entre nous (le Burkina Faso et le Mali) en vue de relever davantage les défis sécuritaires auxquels nos peuples sont confrontés », a déclaré le lieutenant-colonel Paul Henry Sandaogo Damiba, président du Burkina Faso, à l’issue de sa visite de travail au Mali, le 03 septembre 2022.
C’est la moindre des choses que le Mali et le Burkina Faso puissent aujourd’hui faire dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, particulièrement dans le Liptako-Gourma, considéré comme le sanctuaire des groupes armés terroristes. Certes, la montée en puissance des Forces Armées maliennes (FAMa) n’est plus à démontrer au regard des résultats obtenus tous jours sur les théâtres des opérations, mais pour autant, la zone du Liptako-Gourma, communément appelée ‘’la zone des 3 frontières’’ reste actuellement l’épicentre des actions terroristes dans la bande sahélo-saharienne.
Pour sécuriser ladite zone (frontière Mali-Niger-Burkina Faso), c’est aux forces armées des deux pays de s’accorder des principes de collaborations assez intelligentes et étroites afin de contrôler le mouvement de tous les groupes armés. Cette conjonction de forces s’impose, surtout quand il s’agit du Liptako-Gourma qui s’étend sur une superficie de 370.000 Km2 où pullulent les groupes terroristes qui sont mus par le trafic d’armes, de drogues, d’êtres humains et autres marchandises prohibées. Donc, un seul pays sahélien parviendrait difficilement, à lui seul, à pacifier un tel espace qui est sous le contrôle de ces groupes armés terroristes depuis plus d’une décennie.
Au regard de la situation actuelle de la zone, il faut le dire, c’est incompréhensible que le Niger, pour des raisons politiques ou autres, se montre toujours docile à une solution miraculeuse qu’il attend d’une force étrangère. Il est également déplorable de voir l’Alger indifférent face à ces atrocités commises contre des civils ou militaires par des personnes sans foi ni loi et qui trouvent toujours un refuge sur le sol algérien. Le principe de bon voisinage ne semble pas prévaloir, malgré cette crise sécuritaire généralisée.
Oui, Algérie semble se plaire de cette instabilité dans les pays voisins et n’est pas réellement inquiète. C’est pourquoi, il faut logiquement mettre en place un cadre d’échanges et de concertation directe entre les autorités militaires des deux pays (Mali et Burkina Faso) afin de fédérer au mieux les efforts et les stratégies visant à lutter efficacement et permanemment contre les terroristes et protéger davantage les populations respectives.
C’est au Niger d’accompagner cette dynamique ou de se concentrer sur sa force française qui a déjà montré ses limites au Mali dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui est sûr, c’est que cette insécurité n’est nullement l’affaire d’un seul pays et elle ne saurait être résolue par une seule armée. Donc, il revient à tous les pays concernés, particulièrement ceux du Sahel, de coordonner leurs actions ou alors de sombrer.
Ousmane BALLO