29 août 2019 – 29 août 2022, Mamoutou Touré dit Bavieux a exactement trois ans à la tête de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT). Entre acquis et défis, l’homme a pu imprimer sa marque, malgré la situation très critique dans laquelle l’instance de football malien était plongée au moment où il en prenait ses rênes. « En trois ans, le Comité exécutif a fait des prouesses dans beaucoup de domaines, mais il reste d’immenses chantiers à bâtir », a-t-il confié à notre confrère ‘’Aujourd’hui-Mali’’.
Dans une interview accordée à notre confrère ‘’Aujourd’hui-Mali’’, le patron de la FEMAFOOT rappelle que le 29 août 2019 est la consécration d’une longue carrière au service du football malien. « Cependant, ce n’est pas une fin en soi que d’être président de la Fédération malienne de football ; c’était le début d’un défi immense que mes camarades du Comité exécutif et moi-même avions à relever », a-t-il ajouté.
Parlant de son bilan, Bavieux a précisé : « Nous avons bouclé les trois quarts de notre mandat sans nous en rendre compte, tant les chantiers sont immenses. Méthodiquement, nous avons tenté de reconstruire l’environnement de notre football, de permettre aux jeunes de retrouver le chemin des stades et d’améliorer la gouvernance de notre association. En trois ans, le Comité exécutif a fait des prouesses dans beaucoup de domaines, mais il reste d’immenses chantiers à bâtir. »
En ce qui concerne ces acquis, il faut noter l’étude institutionnelle de l’appareil administratif de la Fédération afin de le rendre plus performant ; la création des directions auprès du secrétariat général pour s’occuper de domaines spécifiques (l’arbitrage, les finances, la logistique, les compétitions entre autres) ; la mise à niveau des textes existants de la FEMAFOOT en en élaborant d’autres dans le but d’améliorer la gouvernance du football malien ; la mise en place, par voie d’élections, de toutes les commissions indépendantes et ou juridictionnelles ; la régularisation des compétitions en dépit des contraintes financières que connaît la FEMAFOOT ; l’amélioration du traitement salarial du personnel administratif de la FEMAFOOT ; la valorisation des subventions accordées aux ligues régionales ; le lancement des travaux de construction du nouveau Centre technique et du siège de deux ligues régionales… « Malgré ces réalisations, nous regrettons de n’avoir pas pu trouver des voies et moyens pour améliorer la subvention accordée aux clubs. Notre grand regret, c’est que nous peinons à pacifier profondément l’environnement de notre football malgré de multiples efforts », a-t-il reconnu.
Après avoir rappelé l’accompagnement de la FIFA pour la construction du Centre technique, Bavieux a précisé : « Les difficultés administratives rencontrées ont largement contribué à retarder le démarrage des travaux. Aujourd’hui, les choses sont rentrées dans l’ordre et les travaux ont commencé. Si tout se passe comme prévu, le Centre sera inauguré avant la fin de notre mandat. Concernant le projet de construction d’un siège pour chacune des ligues régionales, nous avons rencontré des difficultés administratives dans beaucoup de régions. Ce qui a aussi retardé le début d’exécution de ce projet. Finalement, sur fonds propres, le Comité exécutif a décidé de commencer par les ligues dont les dossiers étaient ficelés. Ainsi, les marchés de construction des sièges des ligues de Sikasso et de Gao ont été attribués et les travaux vont démarrer incessamment.»
Maintenir ce cap jusqu’à l’échéance du 29 août 2023
Selon le patron de la FEMAFOOT, la crise qui a secoué notre football est née d’une série d’incompréhensions entre les dirigeants. « Malgré de multiples tentatives de conciliation, les protagonistes n’ont pu trouver un terrain d’entente. Au bout du compte, la FIFA est intervenue et a installé un Comité de Normalisation pour pacifier le milieu et mettre à plat les secteurs, objets de contentieux. C’est au bout de ce processus de normalisation que notre équipe est arrivée aux affaires. Pendant les trois années passées à la tête de la FEMAFOOT, nous avons entrepris de rapprocher tous les camarades afin qu’on se tourne résolument vers le développement du football malien. Pour nous, ce que certains ont appelé ‘’crise’’ est une période révolue. Depuis trois ans, la chose qui nous lie est le football et il se joue normalement sur tous les stades du pays et au niveau de toutes les catégories. Cela doit être une fierté pour tous les fans. Le Comité exécutif est déterminé à maintenir ce cap jusqu’à l’échéance du 29 août 2023 », a-t-il déclaré.
Concernant du départ de l’ancien sélectionneur national, Mohamed Magassouba, de la tête des Aigles du Mali, Mamoutou Touré estime qu’il ne s’agit pas d’un limogeage à proprement parler. « C’est la suite logique de l’échec cuisant qu’il a engrangé d’abord à la CAN du Cameroun, puis dans les barrages qualificatifs à la Coupe du Monde », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous ne pouvons qu’être satisfaits de ce début du nouveau sélectionneur, Éric Sékou Chelle, que nous pouvons qualifier de prometteur avec deux victoires sans bavure. »
Parlant des autres compétitions nationales, Bavieux a précisé: « Notre rôle est de créer les meilleures conditions de travail pour nos différentes sélections. A la tête de chacune d’elles, un entraîneur et son staff ont été nommés et cela depuis plusieurs mois pour leur permettre de mieux assoir leurs groupes. En cette fin du mois d’août, nos U-20 et notre sélection A’ (équipe CHAN) sont entrées en lice et les premiers résultats sont bons avec des victoires enregistrées de chaque côté. La saison 2021-2022 fut une saison pleine et riche. Le Comité exécutif a pu organiser et mener à bon port toutes les compétitions que nos règlements lui imposent. »
Selon le président de la FEMAFOOT, le processus pour l’instauration du professionnalisme dans le football malien est enclenché depuis l’adoption des statuts de la Ligue nationale de football professionnel, en abrégé LNFP, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football des 16 et 17 octobre 2021. « Il nous reste à faire adopter le cahier des charges et la convention devant régir les relations entre la FEMAFOOT et la LNFP. Le Comité exécutif a inscrit dans son agenda, l’envoi d’une délégation composée de certains de ses membres et de responsables de clubs dans les pays africains qui ont une expérience avérée dans le professionnalisme. Pour être clair, nous pensons que notre football entrera dans le professionnalisme pour la saison 2023-2024. »
Une gestion rigoureuse et transparente
Après avoir rappelé que les présidents de la CAF et de la FIFA ont beaucoup d’estime pour notre pays, Bavieux a juste répondu à ses détracteurs l’accusant de détournement des fonds de la FEMAFOOT, en ces termes : « Les mauvaises langues et les jaloux ne manquent pas dans le milieu du football ; donc, nous ne perdons pas notre énergie à vouloir nous justifier dans ce domaine. En tout cas, nous disons à nos détracteurs que les comptes de la FEMAFOOT sont régulièrement audités par des auditeurs indépendants envoyés par la FIFA. »
Il a également ajouté que la FEMAFOOT s’est doté d’un Manuel de Procédure qui détermine ce qui est autorisé et ce qui est interdit. « Le plus gros bailleur de la FEMAFOOT demeure la FIFA. L’utilisation des fonds qu’elle alloue est assujettie à une procédure dont elle-même détermine les critères », a-t-il précisé.
En conclusion, le patron de la FEMAFOOT a souligné : « Nous exprimons le vœu ardent de voir toutes nos sélections nationales jouer les premiers rôles dans leurs compétitions et nos deux clubs engagés dans les compétitions CAF y participer dans les meilleures conditions et aller le plus loin possible. »
Amadou Kodio
Source : Ziré