Né en 1946, Salif Keïta fut et demeure à ce jour le plus jeune international de l’histoire des Aigles du Mali. Il est aussi le premier vainqueur du ballon d’or africain en 1970. En 1971, il est le premier africain sacré ballon d’or européen.
Entre 1967 et 1972, Salif Keita fera le bonheur des Verts de Saint-Etienne. En désaccord sur son contrat avec l’AS Saint-Etienne, il quitte le club pour le grand rival : l’Olympique de Marseille (OM). Une question administrative va bientôt se poser, l’olympique de Marseille propose à Salif Keita d’adopter la nationalité française. La règle de la fédération française de football à cette époque voulait qu’on aligne au maximum deux étrangers en même temps dans un match de championnat national. Or l’OM en comptait trois dans ses rangs. Le malien refuse de prendre la nationalité française pour, dit-il, « donner un exemple aux maliens et aux jeunes africains ».
Il « ne voulait pas être le premier à adopter la nationalité française après les indépendances ». La presse française s’enflamme et se saisit de cette affaire en titrant sur « l’ingratitude » de Salif Keita qui « mord la main qui le nourrit ». Certains vont même le traiter de « raciste antifrançais ». Salif Keita est obligé d’expliquer sur Radio France en 1979 les raisons de son refus : « ils m’ont traité de raciste. Ce qui était faux ! Il aurait dû plutôt me traiter de nationaliste malien au lieu de raciste antifrançais. Je leur ai dit simplement que je ne pouvais pas prendre la nationalité française étant donné que tous les maliens comptaient sur moi. C’est comme si on demandait aujourd’hui à Platini de devenir italien. Je pense que le peuple français ne le comprendrait pas ». Sa farouche détermination à conserver sa nationalité malienne a dressé une partie du public contre lui.
Sources : » Surnoms des hommes et femmes qui ont marqué l’Histoire contemporaine de l’Afrique » Arol Ketchiemen