Quelques heures, seulement, après la tentative d’assassinat à laquelle il a, miraculeusement, échappé, le président de la Transition nous a reçus à son domicile de Kati. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, en présence de ses proches, dont son épouse, il est revenu, par le menu, sur cet événement douloureux. Qui a failli précipiter notre pays dans le chaos. Interviou imaginaire. Ou presque.
Président, je ne rêve pas, c’est vraiment vous ?
Oui, Le Mollah, c’est vraiment moi, en chair et en os.
Des rumeurs malveillantes couraient, déjà, à travers la ville sur votre mort…
Le Mollah, il faut plus que ces deux amateurs pour assassiner le patron des forces spéciales que je suis. Ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire. Sinon, eux et leurs commanditaires se seraient armés de MIG-21, de Mirage 2000 etc.
Comment avez-vous fait pour esquiver le coup de couteau que votre agresseur voulait vous administrer ?
En tant que colonel de l’armée malienne et, de surcroît, chef des forces spéciales, vous connaissez nombre de techniques pour ne pas vous laisser égorger comme un poulet. Je n’ai pas voulu, moi même, le maîtriser comme j’ai appris à le faire. Mais je l’ai esquivé pour permettre à ma garde rapprochée de se charger de lui. Voilà tout.
Mr le président, qui pourrait être, selon vous, le ou les commanditaires de cette tentative d’assassinat ?
Même si je le savais, je ne vous le dirais pas. Du moins, pas avant la fin de l’enquête.
Plus d’une semaine après l’interpellation du présumé auteur, aucune information n’a filtré sur ses motivations.
Ça va prendre encore quelques jours. Car, nous voulons que cette enquête soit minutieuse, qu’elle soit menée à son terme. Afin que toute la lumière soit faite sur cet événement malheureux, qui a failli précipiter notre pays dans le chaos.
Selon nos informations, la piste djihadiste a été abandonnée par les enquêteurs, au profit de celle de la déstabilisation. Qu’en pensez-vous ?
Rien du tout. J’attends de lire le rapport d’enquête avant de me prononcer sur cette affaire.
Mr le président, le 16 juin dernier, le canard déchaîné, votre hebdomadaire préféré publiait, à sa une, les déclarations de Chris Yapi, célèbre activiste et enquêteur ivoirien, annonçant dans une vidéo, devenue virale, qu’Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte-d’Ivoire, « fera tout pour vous faire assassiner ».
Je l’ai lu, cet article du Canard déchaîné. Mais, j’avoue que j’avais du mal à croire ce que disait votre journal.
Et maintenant ?
Je dois dire, aujourd’hui, que la coïncidence est troublante.
Surtout que cette tentative d’assassinat est intervenue moins d’un mois après les révélations de Chris Yapi…
Je vous le répète : la coïncidence est, pour le moins, troublante. Vous savez, on ne peut plaire à tout le monde. Il y’a toujours des gens qui veulent vous mettre des bâtons dans les roues.
Pouvez-vous nous citer quelques noms ?
Impossible ! Je te l’ai dit, pas avant la fin de l’enquête.
Mr le président, quel enseignement tirez-vous de cette tentative d’assassinat à laquelle vous avez, miraculeusement, échappé ?
Je demande à nos concitoyens de mettre fin à leurs querelles politiques insensées pour s’unir autour de l’essentiel : le Mali, le plus important héritage que nous avons en commun.
Quelques jours cette tentative d’assassinat, les Maliens – toutes sensibilités politiques confondues – ont condamné ce geste. N’est-ce pas un début ?
C’est un très début. Car, si nous sommes unis, personne, fut-il un Gaulois, ne peut nous empêcher de sortir notre pays de cette crise, qui n’a que trop duré. Si nous sommes unis, aucun complot, y compris celui du 20 juillet dernier, ne peut venir à bout de notre si beau et si grand pays.
Propos recueillis par Le Mollah Omar
Source: Canarddechaine