Au lendemain de la mort de l’artiste rwandais gospel Kizito Mihigo, le pays de Paul Kagame est de nouveau convoqué au tribunal de la liberté des droits de l’homme.
En effet, le chanteur rwandais de gospel Kizito Mihigo, qui avait été arrêté le 13 février 2020 a été retrouvé mort le lundi 17 février dans sa cellule de prison à Kigali.
Le vendredi 14 février, la police judiciaire (Rwanda Investigation Bureau – RIB) a confirmé l’arrestation du chanteur chrétien pour avoir tenté « de traverser illégalement la frontière en vue de se joindre à des forces terroristes qui combattent le pays ainsi que pour corruption » a-t-elle annoncé sur son compte twitter. Sur les réseaux sociaux, l’incompréhension côtoie l’indignation face à la nouvelle.
« En toute liberté et impunité @PaulKagame
Tue et extermine toute voix discordante, sous le regard hypocrite de la communauté internationale, le chanteur KIZITO MIHIGO, retrouvé mort dans les locaux de la police rwandaise », avance par exemple cet internaute.
« Les mains ensanglantées du pouvoir réactionnaire de Kigali viennent d’étrangler dans sa cellule, une voix discordante. Un régime assassin qui dirige la francophonie. Paix à l’âme de #KIZITOMIHIGO, son esprit survivra pendant que ses bourreaux iront se pendre en enfer », renchérit Claudel Lubaya, un ancien gouverneur du Kasaï-oriental et proche de l’opposant Moïse Katumbi en République démocratique du Congo, où la mort du chanteur a également suscité l‘émoi.
Agé de 39 ans, Kizito Mihigo est un chanteur gospel, auteur de chants liturgiques, organiste et compositeur rwandais militant pour la paix et la réconciliation.
Au mois d’avril 2014, après avoir publié une chanson critique immédiatement interdite par les autorités rwandaises, Mihigo est arrêté pour « menace contre l’État »
En dépit de ses performances économiques saluées à travers le monde, le Rwanda est considéré comme l’un des régimes les plus fermés sur le continent. Son président Paul Kagame est couramment pointé par les ONG de défense des droits de l’homme pour des pratiques dictatoriales. Mais il s’en est toujours défendu.