La situation dans les Balkans, et singulièrement au Kosovo, « suscite de l’inquiétude », a jugé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dénonçant un rôle « déstabilisateur » de l’UE et de l’Otan, dans un entretien publié vendredi par le Journal des rédacteurs. Le ministre russe a par ailleurs plaidé pour un « retour à la normale » du dialogue gréco-russe, alors que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras effectue une visite à Moscou.
Les bonnes relations entretenues traditionnellement par la Russie et la Grèce se sont tendues avec l’expulsion en juillet de diplomates russes, accusés par la Grèce d’avoir tenté de saboter le règlement de la querelle entre Athènes et Skopje sur le nom de Macédoine. Sur ce dossier comme sur les autres de la région, M. Lavrov met en cause des « actions » de l’Otan et de l’UE « qui conduisent à une déstabilisation supplémentaire (….) et augmentent la tension ».
« Faux dilemme »
« Nous voyons que l’UE et l’Otan intensifient leurs efforts pour digérer la région », en plaçant les pays « devant le faux dilemme: être soit avec Moscou, soit avec Washington et Bruxelles », ajoute-t-il. Il juge que le « principal foyer de déstabilisation reste le Kosovo », au vu notamment du projet des autorités kosovares de se doter d’une armée régulière.
Les Etats-Unis ont fait part, jeudi, de leur soutien à ce plan, mais cette position n’est pas partagée par d’autres alliés, et le projet a été jugé inopportun par le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. M. Lavrov réaffirme aussi l’opposition de Moscou à « l’intégration précipitée dans l’Otan » de l’ex-république yougoslave de Macédoine orchestrée selon lui par Washington.
Une querelle d’un quart de siècle
Combattu dans les deux pays par la droite nationaliste, l’accord conclu en juin entre Athènes et Skopje pour régler leur querelle d’un quart de siècle sur l’utilisation du nom de Macédoine doit lever le verrou grec à l’intégration euro-atlantique du petit Etat balkanique.
(avec AFP)
RFI