C’est le dimanche 19 octobre 2014 que le round III des pourparlers d’Alger a commencé entre le gouvernement et les groupes armés et sous l’œil vigilant des représentants de la communauté internationale. Cette fois-ci, il s’agit de trouver un accord qui pourra être signé à Bamako. Mais, force est de reconnaître que l’ombre des djihadistes plane sur ces discussions.
Au moment de la trêve à cause de la fête de tabaski, les représentants de la communauté internationale ont travaillé à partir des propositions des autorités maliennes et de celles des mouvements armés du nord. Lesquelles propositions ont été présentées au mois de septembre. Ces propositions ont été compilées dans un document par les soins de la médiation algérienne. Au regard de cette compilation, le chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Hervé Ladsus a fait remarquer que des progrès ont été faits, mais que certaines propositions des différentes parties restent très imprécises quant à la période de transition et aussi le calendrier. Quant aux diplomates de la région, eux aussi ont insisté plutôt pour qu’un accord soit signé rapidement, compte tenu du fait qu’aujourd’hui, le “danger” est trop grand. Ce “danger”, aux yeux des diplomates de la région, ce sont les groupes djihadistes qui, d’ailleurs préparent activement leur retour sur les lieux, précisément dans le nord du pays.
Les vérités de Ladsus aux groupes armés
S’agissant de la recrudescence des attaques djihadistes et leur possible collaboration avec les groupes armés, le chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Hervé Ladsus, n’a pas manqué de craché ses vérités : « si les groupes armés n’ont pas de collaboration avec les djihadistes, ils doivent cependant aider la Minusma à les combattre ».
En effet, les choses sont beaucoup plus compliquées pour la Minusma. Car, selon Hervé Ladsus, les soldats de la Minusma n’ont pas les compétences suffisantes pour lutter seuls contre les groupes djihadistes dans le nord du Mali. Pour aider la Minusma, deux choses sont possibles. D’abord renforcer le réseau de renseignements, car il a été constaté et vérifié que les populations locales ne coopèrent pas assez. Concernant ce point précis, un participant aux négociations explique qu’il est tout à fait normal que les populations aient peur et qu’elles s’abstiennent de livrer des informations, car tout informateur ou simplement supposé l’être peut se faire tuer par les djihadistes et n’y aura personne pour le protéger. En second point pour aider la Minusma à lutter efficacement contre le terrorisme, il sera indispensable d’organiser des patrouilles de sécurité mixtes avec les forces de l’Onu, les mouvements armés du nord et l’armée régulière malienne. C’est d’ailleurs là une disposition qui avait été prévue par les accords de Ouagadougou, mais qui n’a pas encore réussi à être mise en place. Quoiqu’il en soit, le vœu ardent de la communauté internationale, des partenaires du Mali et du Gouvernement malien est qu’on aboutisse rapidement à un accord de paix définitif. On sait que les pourparlers piétinent et l’Onu n’est pas passée par quatre chemins pour montrer son agacement en appelant les parties belligérantes à négocier de bonne foi.
Aliou Touré