En partenariat avec la Minusma, la Plateforme d’initiatives, d’expertise en éducation et d’appui à la promotion des Collectivités décentralisées (ONG-PIEAPCD) a initié, le mercredi 8 mars 2023 à l’hôtel les Colibris sis à Magnambougou, un atelier de formation à l’intention d’une cinquantaine de journalistes. La rencontre visait à sensibiliser et former les participants sur leurs rôles et responsabilités en période de crise.
Suite au coup d’Etat de 2012, le conflit armé survenu au Mali a engendré une crise sociopolitique dans le pays. Cette crise a sérieusement entravé l’évolution du pays vers la démocratie. Le putsch mené en 2012 contre l’ex-président ATT a également ébranlé la souveraineté du Mali. Pour aider le pays à sortir de cette crise, les hommes de médias jouent un rôle prépondérant, selon les initiateurs. Ainsi, disent-ils, le présent atelier s’inscrit en droite ligne de la mobilisation, de l’information et de la sensibilisation des femmes et des hommes de médias sur leurs rôles et responsabilités en cette période critique de crise. Il permet, selon eux, de contribuer à la consolidation de la paix, voire de renforcer le vivre ensemble légendaire entre les communautés du Mali. Via cet atelier, ajoute-t-on, il s’agissait également de contribuer à conforter les positions des pouvoirs publics. Eux qui viennent d’instituer la semaine nationale de la réconciliation dont la première édition a eu lieu du 15 au 21 septembre 2022.A entendre les initiateurs, l’objectif de la formation est d’identifier et d’outiller des acteurs de médias (presse écrite, presse en ligne, radio, télé, activistes et bloggeurs), en vue d’améliorer leurs compréhensions sur les rôles et responsabilités, de donner des outils nécessaires pour le traitement de l’information dans les organes de presse, voire de créer un réseau d’acteurs des professionnels sur les mécanismes de prévention et de résolution des conflits. Pour ce faire, les modules enseignés ont porté sur la présentation sommaire des sept (7) titres de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ; la présentation du processus de la section réforme du secteur de la sécurité/Désarmement, démobilisation, réinsertion et de réintégration (RSS/DDR) de la Minusma. Via cet atelier, les modérateurs ont aussi présenté la politique nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. Selon Mme Coulibaly Ouassa Samaké, maire de la commune VI, le rôle de la presse est inestimable dans une démocratie en construction comme la nôtre. « Les professionnels de presse jouent un rôle de premier plan dans la distribution de l’information, de même que dans la construction de la paix et de la cohésion sociale », a-t-elle dit lors de la cérémonie d’ouverture. Intervenant au nom de la plateforme PIEAPCD, Siaka Diarra estimait que la période de crise est un moment difficile dans la vie de quelqu’un ou d’un groupe. C’est une situation marquée par un trouble profond où les gens ont tendance à laisser l’irrationnel prendre le dessus sur le rationnel. Ainsi, s’interroge-t-il, est-ce que les rôles et responsables des hommes de médias doivent changer en fonction de cette crise ? « C’est de cela dont nous avons parlé durant cette formation. C’était une journée d’échanges. Et la plateforme est une organisation de la société civile malienne », explique Siaka. D’après lui, les acteurs de la société civile contribuent, chaque jour, à la promotion l’Etat de droit et des droits constitutionnels. Les acteurs de la société civile, quel que soit le nom qu’ils se donnent œuvrent pour un meilleur avenir. Ils partagent, selon lui, la même quête de justice d’égalité et de respect de la dignité humaine. Une société civile dynamique, diverse et indépendante capable d’agir librement avec intelligence et compétence dans le domaine des droits de l’homme est, pour Siaka Diarra, un élément fondamental pour assurer une protection durable des droits. Ce dernier trouve que l’information est un droit. Quoi qu’on dise de la démocratie malienne, poursuit M. Diarra, l’une de ses avancées majeures est la liberté de la presse. D’où l’initiation de cette formation à l’endroit d’une cinquantaine des professionnels de médias. Quant au représentant du directeur par intérim de la section RSS-DDR de la Minusma, Francis Somda, les thématiques abordées lors de cet atelier cadrent bien avec l’ambition de la section. Parce que notre souhait est le retour de la paix et de la cohésion dans le pays, rappelle le responsable. Evoquant les défis sécuritaires, le sieur Somda plaidera, par la suite, pour l’implication de tout le monde afin de relever les défis du moment. Au nom du ministère des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dame Seck s’est réjoui pour la tenue de cet atelier. Le chef de cabinet a également facilité les initiateurs pour la formation des participants.
Mamadou Diarra