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Robert PIPER: « Les besoins humanitaires restent importants »

Le Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, M. Robert Piper, en visite au Mali, s’est rendu ce jeudi, à l’Unité de récupération et d’éducation nutritionnelle intensive (Ureni) de Kati.

 

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Le Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, M. Robert Piper, termine une mission de cinq jours au Mali. À Bamako, il a notamment rencontré des membres du Gouvernement avec le Coordonnateur humanitaire au Mali, M. David Gressly, pour discuter des priorités en matière d’action commune et de collaboration pour la réponse aux besoins humanitaires dans le pays. M. Piper s’est également rendu dans les régions de Tombouctou et de Koulikoro où il a rencontré des personnes affectées par la crise ainsi que des acteurs humanitaires de première ligne lors de visites de projets de soutien à l’agriculture et de lutte contre la malnutrition. Sa visite intervient après la mort de deux travailleurs humanitaires du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) lors de l’explosion de leur véhicule sur un engin explosif improvisé alors qu’ils venaient de compléter une distribution d’articles de première nécessité pour des réfugiés maliens récemment rentrés. « Je suis profondément choqué et attristé par la mort tragique de nos deux collègues. C’est l’ensemble de la communauté humanitaire qui est en deuil. Il est inacceptable que des organisations neutres et impartiales soient victimes de telles attaques » a déploré M. Piper.

Que peut-on retenir de la visite de l’Unité de récupération et d’éducation nutritionnelle intensive (Ureni) de Kati?

Robert Piper: C’est une opération très efficace à l’Ureni. C’est un travail de plus en plus partagé entre l’ONG International Rescue Committee (IRC), l’Unicef et l’Etat malien. C’est un système où on prend en charge des enfants vulnérables souffrant de la malnutrition aiguë sévère avec des complications médicales. Je suis fier du travail qui se fait. On a vu ce matin, des mamans avec leurs enfants dans des états pitoyables. Les causes sont entre autres liées aux grossesses rapprochées, à la diarrhée qui affaiblit les enfants qui ont du mal à se nourrir. Il y aussi des besoins importants en matière de protection, d’accès à l’eau, à l’éducation et aux soins de santé à travers le pays. C’est seulement l’Etat qui peut soutenir ce travail. J’ai constaté que le dialogue avance entre l’IRC et le ministère de la santé sur le partage du fardeau financier et humain pour que ce genre de service continue. Nous espérons qu’on aura de moins en moins de centres comme celui là, mais ça va prendre du temps car les causes sont profondes.

Des appuis supplémentaires sont nécessaires après tout ce que vous avez vu sur le terrain?
Je constate que sur l’ensemble du territoire, des besoins humanitaires urgents continuent de se faire sentir. La crise chronique marquée par l’insécurité alimentaire et un taux de malnutrition élevé est aggravée par la volatilité de la sécurité dans le nord et le centre du pays. Les violences qui ont secoué le nord du pays au cours des dernières semaines et leurs conséquences humanitaires soulignent à quel point la sécurité et la stabilité de la région sont des prérequis indispensables à l’amélioration des conditions de vie des populations, y compris dans les zones les plus reculées.

Actuellement, quelle est la situation humanitaire au Sahel?
Je suis particulièrement inquiet du faible niveau de financement de l’appel de fonds humanitaire. La communauté internationale doit rester mobilisée pour répondre à temps à l’ampleur des besoins vitaux. D’expérience, nous savons que les lacunes dans la réponse immédiate engendrent des conséquences qui nécessiteront encore davantage de ressources à moyen terme. C’est une situation inquiétante. On a des épisodes conjoncturels qui créent des problèmes assez importants notamment la situation au nord du mali, le cas des réfugiés maliens et nigérians, et ceux de la Centrafrique qui sont au Sahel. Tous ces problèmes créent des besoins humanitaires. A cela s’ajoutent l’insécurité alimentaire, la malnutrition, le changement climatique et avec la croissance démographique, les besoins augmentent chaque année. En 2014, nous cherchons 2 milliards de dollars pour l’opération humanitaire concernant neuf pays du Sahel.

 

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