Les quotidiens burkinabé ont consacré l’essentiel de leurs analyses du 25 novembre 2013 sur les élections législatives en Afrique (maliennes, mauritaniennes et guinéennes) et la semaine nationale de la citoyenneté au Burkina.
Sous le titre “A quoi servent les législatives en Afrique”, le quotidien indépendant “Le Pays” écrit qu’avec les élections législatives du 24 novembre, le Mali poursuit sa restauration démocratique.
Juste avant le Mali, le journal rappelle que ce sont les Mauritaniens qui ont été appelés le 23 novembre et les Guinéens le 28 septembre dernier à aller voter leurs représentants à l’ Assemblée nationale.
Soulignant que les Mali viennent de voter et que les Mauritaniens attendent leurs résultats provisoires, “Le Pays” constate que les élections législatives en Afrique se déroulent dans la quasi-indifférence des populations.
Le journal qui écrit qu’en général, les taux de participation sont faibles, relève qu’à ces législatives maliennes, les observateurs et les acteurs de terrain ont confirmé cette tendance de manque d’engouement des électeurs.
“Pourquoi en Afrique, les élections législatives ne passionnent- elles pas grand monde ?”, s’interroge “Le Pays” qui se demande encore pourquoi on se focalise exclusivement sur l’élection présidentielle.
Précisant que les pays africains ont fait le choix de régimes présidentiels forts, le journal explique que cette situation, dans les faits, a amené les citoyens a observé que les présidents bien qu’élus démocratiquement, ne gouvernent pas “franchement” avec l’ Assemblée nationale.
“D’où le discrédit des parlements africains au près des opinions publiques”, fait remarquer le journal qui prévient que tout système démocratique perd sa puissance d’attraction quand il demeure abstrait.
Pour ce faire, “Le Pays” qui écrit que l’immense majorité des Africains rêve, pour leur pays, d’une “démocratie régénérée, virile qui croit en elle-même et en sa mission “rédemptrice”, conseille aux dirigeants de “penser et de faire” une nouvelle manière la politique.
“Il appartient aux élites et intellectuels africains, d’en faire la pleine démonstration auprès des peuples du continent, en accentuant les opérations de sensibilisation autour des vertus et des mécanismes du régime parlementaire”, a prévenu le journal.
Dans le même ordre d’idées, le quotidien indépendant “L’ Observateur Paalga” écrit que même si les législatives maliennes se sont bien déroulées, il n’en demeure pas moins qu’elles ont été qualifiées de “fades”, et de “non évènement” par de nombreux observateurs.
Soulignant que le cas du fils de l’actuel président du Mali, Karim Wade fera école puisque comme le fils de l’ancien président sénégalais, Karim Wade qui a gravi des échelons quand son père était en fonction, s’est retrouvé en prison à la chute de ce dernier.
“Karim Kéita n’aurait-il pas été inspiré de rester et d’ exceller dans son agence de location de véhicules et dans son autre métier de conseil aux investisseurs plutôt que d’entrer dans ce bourbier où le passé du père rattrape vite le fils et vice versa ?”, s’interroge le journal.
Même si aucune constitution n’interdit à un fils ou à un frère de président de faire ceci ou cela, “L’Observateur Paalga” conseille qu’il est prudent de s’abstenir d’entrer dans le bourbier politique au vu des antécédents fâcheux.
Sur la semaine de la citoyenneté qui se tient du 22 au 29 novembre 2013, le quotidien public “Sidwaya” écrit que le gouvernement a consacré une semaine entière à la citoyenneté et au civisme afin de garantir la paix et la cohésion sociale.
Le journal relève qu’aujourd’hui dans les villes et campagne du Burkina, la multiplication à souhait de la crise des valeurs, la montée vertigineuse de l’incivisme ou les actes de violence souvent gratuits, montrent qu’il y a un mal qui ronge la société burkinabé.
“Devons-mous construire un Burkina Faso où l’on vole, pille, casse et il n’y a rien ?”, s’interroge “Sidwaya” ajoutant que personne ne devrait en être fier si la tendance n’est pas inversée.
Au-delà de l’éducation familiale ou scolaire, le journal rappelle que le renforcement de la citoyenneté passera par la lutte contre la pauvreté et le chômage.
Pour un bel avenir du pays, conclut le journal, le citoyen qu’ il nous faut, ce n’est pas celui qui casse ou saccage tout, mais plutôt celui qui revendique ses droits avec responsabilité tout en oubliant pas le fait qu’il a aussi des devoirs vis-à-vis du pays et de ses semblables. F