La réforme politico-institutionnelle et administration que notre pays s’apprête à faire est une obligation du moment. Pour être en phase avec l’évolution actuelle de notre pays, il est important d’y aller avec cette réforme. Et, cela n’est remis en cause par aucun acteur ni de la classe politique, ni de la société civile, puisque cette révision constitutionnelle est synonyme d’apaisement du climat social du climat politique, mais surtout de la paix de façon générale au Mali. C’est aussi un acte qui permet aux autorités maliennes d’honorer leurs engagements vis-à-vis de l’Accord pour la paix et la Réconciliation Nationale issu du processus d’Alger.
Aujourd’hui, la réforme constitutionnelle demeure le chemin fondamental pour les maliens d’ouvrir la porte du bonheur. C’est l’élément essentiel pour faire bouger les lignes afin que notre pays retrouve la paix, la quiétude et sa forte d’antan, le vivre – ensemble. Raison pour laquelle, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, après avoir compris son peuple, avait procédé à un sursis pour une première fois afin de montrer qu’il n’avait pas l’intention de faire le forcing sur ce projet. Il était en quête d’un consensus afin de faire aboutir ledit projet. Aussi avait-il dit en ces termes :” J’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop! J’ai enregistré avec inquiétude la montée des radicalités. Ces alarmes, nous les avons partagées, vous et moi. Je vous ai entendu exprimer vos craintes de voir notre cher pays dériver vers des affrontements tragiques“. Ainsi, aussitôt après sa réélection, le Président IBK est revenu sur la question pour que le Mali honore ses engagements vis-à-vis de la Communauté Internationale et de l’ensemble de ses partenaires dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. En bon “malinké”, le président Keïta reste déterminé pour cela tout en respectant son peuple. C’est ainsi qu’il a revu la méthode en la rendant plus inclusive. D’où la création d’un Comité d’Experts qui a pour missions principales de procéder à la relecture du texte et surtout à trouver un consensus autour de ce projet. Ce geste est aujourd’hui fortement apprécié par les partenaires de la communauté internationale et prouve à suffisance la forte volonté des autorités maliennes et en particulier du Chef de l’Etat à mettre en application l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Celui-ci a même été fondamentalement signalé lors du dernier rapport du Centre Carter, l’Observateur Indépendant sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Dans ledit rapport, il avait insisté sur la solidarité du sort entre la reforme politico-institutionnelle et tous les autres piliers de l’Accord pour atteindre une paix durable, cultiver le sentiment d’appartenir à la même nation et tisser une nouvelle forme de cohésion nationale. Et, une réforme constitutionnelle importante est au cœur de ce pilier, elle est aujourd’hui sine qua non pour la réussite de cet Accord.
Nous nous félicitons donc, du lancement fin 2018 des efforts en vue de la révision de la Constitution. Après l’année 2018 sans avancée majeure au volet politico-institutionnel, cette nouvelle détermination à se conformer à l’Accord, à conclure les consultations et à atteindre un large consensus sur la réforme constitutionnelle en 2019 est encourageante.
Salif Diallo