Pour une des rares fois dans l’histoire de notre pays, le peuple était encore dans la rue. Il s’agissait de protester contre le projet de révision constitutionnelle en cours. Ainsi, sous la directive de la « PLATE FORME AN TE AN BA NA TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION », ils étaient plusieurs dizaines de milliers de jeunes et d’adultes à crier ‘’Non’’ au referendum » et demander au président de la République le retrait du projet. C’était dans la matinée du samedi 17 juin 2017 à travers une marche pacifique, partie de la place de la Liberté à la Bourse du Travail.
Dans les premiers rangs de cette marche, on pouvait apercevoir plusieurs personnalités politiques et de la société civile, notamment, Mme Sy Kadiatou SOW présidente de la Plateforme, Tiébilé Dramé du Parena, Amadou Thiam de l’ADP-Maliba ainsi que Soumaïla Cissé chef de file de l’Opposition.
Depuis son adoption à l’Assemblée Nationale, le projet de loi portant révision de la constitution de 1992, a suscité beaucoup d’indignation du côté du peuple. Chacun à son niveau, en fonction de ses moyens, a dénoncé en sa manière certaines dispositions prises dans le cadre de cette révision. Une attitude corroborée par l’avis émis par la Cour constitutionnelle qui a formulé des observations pertinentes, rendant transparent ce texte. Du coup, le peuple, de l’intérieur comme de l’extérieur est resté sur ses gardes pour attendre la moindre occasion afin de manifester.
C’est dans cette situation d’impasse qu’est née la « LA PLATE FORME AN TE A BANNA/TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION » dont l’objectif n’est autre que de faire échec à ce projet. Elle est formée des dirigeants partis politiques et de la société civile. Le premier acte fort de cette plateforme a été cette marche, dite pacifique, mais assez populaire contre le projet de loi. Sans conteste, la plateforme a su drainer derrière elle une foule inestimable venue de tous les coins et recoins du district de Bamako et d’ailleurs.
Dans sa déclaration finale, Amadou Thiam, président du parti ADP-Maliba, dira que le projet de loi de révision manque d’inclusive et de clairvoyance. Selon lui, le projet a été conçu sans consultation avec l’opposition et les forces vives du pays. Dans cette dynamique, il dira que cette constitution est la résultante d’un passage en force du camp de la majorité présidentielle et caractérisé du mépris de toutes nos valeurs démocratiques républicaines. « Nous avons marché en jeûne pour crier à la face de ceux qui espèrent prendre en otage notre démocratie acquise au prix du sang, pour dire à ceux-là : ‘’An tè an té son » a déclaré l’honorable Amadou Thiam.
Par ailleurs il a remercié chaleureusement les marcheurs qui ont bien voulu sortir massivement malgré leurs occupations pour prendre part à cette marche.
« Restons mobilisés et vigilants pour faire échec à cette tentative de tripatouillage constitutionnel » a-t-il lancé à l’endroit des marcheurs.
A noter que plusieurs jeunes leaders, notamment Youssouf Bathily alias Rast Bath, Master Soumi et tant d’autres son montés sur le podium pour dire non au projet et demandés à IBK de retirer sa loi de révision constitutionnelle. Moïse Keïta
Marche de la plateforme « AN Tè An ba Na ! Touche à ma Constitution »