Présent à Koulouba pour la cérémonie de remise aux leaders politiques de l’avant-projet de la révision constitutionnelle, le président de l’APM-Maliko, Modibo Kadjoké a clairement indiqué au chef de l’État que cette révision constitutionnelle n’est pas une priorité. Donc, il ne la soutient pas.
Si le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) ont décidé de boycotter la cérémonie de remise de l’avant-projet pour manifester leur opposition à la révision constitutionnelle, certains comme Modibo Kadjoké, ont choisi de dire leur avis sur le sujet devant IBK. Au nom du Pacte Malien pour la Refondation dont son parti est membre, l’ancien ministre d’ATT affirme que cette révision à laquelle IBK tient beaucoup n’est pas une priorité.
Après avoir remercié le président de les avoir remis l’avant-projet, Modibo Kadjoké affirme : « Notre opinion sur le sujet est contenue dans la dénomination de notre organisation : le Pacte Malien pour la Refondation ».Selon lui, même si la révision de la constitution est une priorité, elle n’est pas la priorité. Aussi, a-t-il invité IBK à écouter le peuple en prenant l’exemple sur certains dirigeants, dont Theresa MAY de l’Angleterre, Emmanuel Macron, Bouteflika de l’Algérie, Oumar El Bechir du Soudan qui ont reculé face à la pression de leur peuple. Sans langue de bois, Kadjoké a laissé entendre que le peuple malien n’est pas écouté. «Le peuple malien a fini de crier, de se manifester, il gémit », dit-il avant d’inviter IBK à écouter les gémissements de ce peuple qui, selon lui, est fracturé. « Il y’a une rupture entre l’État et les citoyens, rupture entre et à l’intérieur des communautés », a déploré l’ancien patron de l’APEJ.
À l’en croire, toutes les organisations s’agitent aujourd’hui pour réclamer leur part. Modibo Kadjoké dit à IBK ce que beaucoup pense tout bas. Les problèmes de la fédération malienne de football, de l’insécurité… il attire l’attention du président de la République à tous ces maux. « Là où je vous parle, il y’a au moins 3 villages qui sont en train de quitter le site qu’ils occupent depuis des siècles », dit-il avant d’ajouter : « Nous vivons dans une insécurité grandissante ».
Pour ce membre du Pacte Malien pour la Refondation, il est très difficile de parler de la révision constitutionnelle dans le contexte actuel du pays. Il estime que le Mali a besoin d’être refondé et que les Maliens ont besoin d’être rassemblés.
Les propositions du Pacte Malien pour la Refondation
Pour le front politique de M. Kadjoké, il faut d’abord assurer la sécurité alimentaire ; ensuite, restaurer la sécurité des personnes et de leurs biens ; et puis négocier un moratoire pour les revendications catégorielles, tout cela pour aller à un Dialogue de Refondation nationale. « C’est seulement après ou pendant ce Dialogue que nous parlerons de révision constitutionnelle », a affirmé le président de l’APM-Maliko dans son discours. Il va loin en précisant que c’est le seul agenda du MALI. « Et pour cet agenda nous vous notifions notre disponibilité à vous accompagner », s’engage-t-il au nom de son front.
Avant de terminer, comme pour inviter IBK à entrer dans l’histoire tout en écoutant le peuple malien, Modibo Kadjoké laisse entendre : « Pour finir, permettez-moi de vous faire un rappel : il y’a exactement 783 ans un autre KEITA a senti cette nécessité. Il a fait présider une grande assemblée par Kamadjan Camara en 1236. Cela a donné un État très stable dont nous sommes tous très fiers ».
Boureima Guindo
Source: Le Pays