Les GPR « association Générations pour la patrie et la Républiques » proposent de solution aux nouvelles autorités. Créées en 2017 dans le contexte des débats relatifs à la révision constitutionnelle, les GPR est une association de veille citoyenne qui s’attaque à tous les problèmes du pays. Ainsi, cette conférence animée par Mohamed Haidara, membre de GPR, Lassine Bamba, Seni Togniné, tous membres consistait à donner la position de l’association au sujet de la réussite de la transition et de la refondation du Mali. Dans une déclaration lue par Lassine Bemba, les membres rappellent avoir, par le passé, condamné l’inadéquation entre les lois actuelles et les cultures du pays ; la mauvaise et injuste utilisation des recettes minières du pays ; la mauvaise gestion de l’environnement et des ressources venant du secteur…De nos jours, l’association se prononce sur les sujets nationaux du pays à savoir : la crise politique, la crise des institutions, celle de gouvernance ; les errements de la transition…,indique-t-on. Ces militaires au pouvoir ont renversé le régime d’IBK après des mois de manifestations du M5-RFP, ont-ils rappelé. Au pouvoir depuis quelques mois, lesdits militaires n’arrivent pas à poser les jalons d’un « Mali nouveau », selon les conférenciers. Ils ont commis des erreurs, et « on ne peut pas dire que la transition est sur la bonne voie », expliquent les conférenciers. Pour alors tirer le Mali de la présente situation, ils proposent la réduction du gouvernement à un nombre maximum de quinze départements. Cela, en privilégiant des postes essentiels comme les départements ministériels de Défense et de Sécurité ; l’Education nationale ; l’Environnement ; la Justice ; l’Economie et les Finances ; les Affaires étrangères…Pour la réussite de la transition, les conférenciers plaident pour le retrait de la charte de la transition dans l’ordonnancement juridique actuel, laissant la constitution seule en vigueur. D’ores et déjà, ils estiment que les autorités doivent définir les enjeux de la nouvelle constitution censée poser les jalons d’un « Mali nouveau et refondé ».
Parlant de la réussite des élections, les GPR trouvent la création d’un organe unique de gestion électorale importante. Sauf que les autorités doivent confier les leviers du processus électoral aux civils, au lieu de continuer à les confier à des structures comme la DGE et le RAVEC qui ont « une culture militaire ».Selon eux, la question de découpage administratif doit être repoussée après les élections, afin de créer un contexte plus serein et transparent. La suspension et la relecture du code minier en vue de conforter la part de l’Etat, de développer plus de solidarités avec les populations, et d’ouvrir la participation à tous les capitaux nationaux, africains et internationaux sans discrimination, font partie de ces propositions.
Des tâches à urgemment accomplir, et des engagements que la transition devrait d’emblée prendre
Dès le renversement du régime IBK, les militaires devraient, quant à ceux-ci, d’emblée prendre certains engagements. Mais la transition s’est affranchie des pesanteurs qui lui font ombrage aujourd’hui contre l’efficacité attendue, ont-ils déploré. « Manifestement, on constate que les forces du changement ont joué une symphonie inachevée dans la mesure où elles n’ont pas appréhendé la portée de ne pas suspendre la constitution ; dissoudre les institutions ; suspendre les activités partisanes et les associations ; engager une lutte sans concession à toutes les formes de corruption sur la base des dossiers du Vérificateur général ; et mettre en procédure les partis au pouvoir qui ont conduit le pays dans l’abîme ».A défaut de ces mesures, ajoutent-ils, la transition a manqué la confiance en soi. Quant aux tâches urgentes à accomplir pour la réussite de la transition et la refondation du pays, il s’agit du recouvrement urgent des recettes de corruption dénoncées par le VEGAL depuis sa création à nos jours ; l’audit des grands marchés d’infrastructures passant par celui des contrats miniers, les contrats d’achat de matériels militaires ; la mise en confiance des groupes armés pour la relecture conjointe et la renégociation de l’Accord. Aussi, ont-ils poursuivi, les nouvelles autorités doivent laisser les autres institutions prévues dans la constitution au profit de certaines : Chef de l’Etat ; le Gouvernement, le CNT, la cour constitutionnelle et suprême.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays– Mali