Les efforts de l’Etat et surtout ceux des autorités de la transition pour appliquer les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation suivent leur cours malgré quelques incompréhensions. La question de la défense et de la sécurité est très importante dans le processus d’une paix durable au profit de toute la nation. Pour franchir ces étapes, une réunion de haut niveau décisionnelle des parties signataires de l’accord et du gouvernement s’est ouverte le lundi 8 février 2021 à Bamako. Cette rencontre vise à harmoniser les compréhensions sur les aspects défense et sécurité de l’accord en vue de répondre partiellement et efficacement aux attentes des populations. Ont pris part à cette réunion, le secrétaire générale du ministère de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknane, le chef d’Etat major général des Armées, le général Oumar Diarra ainsi que des représentants des mouvements signataires de l’Accord.
Durant cette importante rencontre consacrée à la défense et à la sécurité, les parties prenantes devront également débattre sur d’autres thèmes. Il s’agit entre autres du concept des forces armées et de sécurité reconstituées, la définition des quotas (civils et militaires) ainsi que la gestion des combattants anciennement servis dans les rangs des forces armées et de sécurité. Le chef d’Etat major général des Armées, le général Oumar Diarra, a insisté sur l’importance des thématiques qui seront au cœur des débats entre les parties prenantes de cette réunion. « Je voudrais signaler la rentrée dans les centres de formation militaire de 451 ex combattants, reconnus aptes à l’issue des opérations de rattrapage. Ils seront très prochainement intégrés dans les forces armées et de sécurité », a-t-il annoncé.
La volonté du gouvernement de transition de mettre en œuvre l’accord pour la paix et la réconciliation nationale a été rappelée aux parties présentes par le secrétaire générale du ministère en charge de la Réconciliation nationale. Attaher Ag Iknane a déclaré : « Durant ces journées, nous aurons à développer une compréhension commune des concepts des forces armées et de sécurité reconstituées ainsi que leur modalité de mise en œuvre dans un esprit constructif emprunt de collégialité, de fraternité pour le bonheur de nos populations qui aspirent au bien-être et à la cohésion », a-t-il affirmé.
Rappelons que cette importante réunion intervient après la visite de quelques ministres de la transition dans la région de Kidal. C’est dans cette même région, fief des ex rebelles, qu’on annonce la tenue de la 43ème session du Comité de suivi de l’accord (CSA). Faut-il le dire aussi, cette réunion de haut niveau se tient à un moment où la tension est un peu montée entre l’Etat malien et les ex rebelles à cause de l’annonce de la création d’une zone de défense et de sécurité dans le Gourma par la Coordination des mouvements de l’Azawad. Une semaine après l’annonce de la création de cette zone de défense, les autorités maliennes ont protesté, dans un communiqué, le 5 février dernier, contre « une transgression du cessez le feu entre les parties et dont les clauses les engagent à conserver leurs positions » et une flagrante violation des dispositions des articles 17, 25 et 29 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger relatives aux questions de défense et de sécurité.
Sidiki Dembélé
Source: Le Républicain- Mali