Pour la reprise des pourparlers inter-maliens, la délégation malienne, conduite par le ministre des affaires étrangères, chargé de l’intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, se rendra à Alger aujourd’hui. Et cela, malgré l’incertitude qui demeure sur la reprise des travaux.
L’information a été donnée lors d’une conférence de presse co-animée, le lundi 09 février 2015 à la maison de la presse, par Abdoulaye Diop, le chef de la délégation et son homologue, le ministre de l’Economie Numérique, de l’information et de la communication, le Dr Choguel Kokala Maiga. « La délégation gouvernementale va quitter Bamako pour Alger afin de reprendre les discussions. Nous partons avec un esprit constructif et un grand sens des responsabilités avec le souci des enjeux et de notre responsabilité personnelle et collective dans ce processus. Nous ferons en sorte qu’il n’y ait pas de compromission et que l’intérêt supérieur du pays soit préservé lors du processus. Il faut une solution qui met tous les Maliens à l’aise. Nous restons confiant que c’est possible malgré les difficultés qui se présentent », a déclaré le chef de la délégation gouvernementale, Abdoulaye Diop, lors de la conférence de presse. Le ministère des affaires étrangères s’est réjoui de la communication fait autour du projet d’accord remis en novembre aux différentes parties. « Le document a fait l’objet d’une large diffusion et tout un chacun a eu l’occasion d’en prendre connaissance. Et le week-end passé, le gouvernement a organisé, à la demande des forces vives de la nation, une table ronde pour examiner le document du projet d’accord afin de recueillir les observations, les contributions et les suggestions de l’ensemble des forces vives », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que cela a été un exercice particulièrement salutaire et intéressant car elle a permis de mesurer les différentes tendances qui existent au niveau de l’opinion. « Les Maliens ont la ferme volonté d’aller vers une paix véritable et non factice. Nous sommes dans une situation d’urgence. Les deux derniers mois ont été particulièrement éprouvants avec des attaques terroristes et des affrontements entre les groupes armés dans des zones qui ne connaissant pas habituellement ces types de situation », a–t-il dit. Il est extrêmement important, de l’avis du chef de la délégation gouvernementale, que nous ayons conscience des dangers qui guettent le processus de paix. Selon le ministre, il y a des efforts en cours, aujourd’hui, pour activer des mécanismes qui permettent d’arrêter les hostilités, de geler les positions et de permettre aux parties de reprendre le fil du dialogue dans les jours prochains.
Sur le sentiment de large rejet des Maliens du projet d’accord, Abdoulaye Diop indiquera que c’est juste une question de perception. « C’est absolument normal que des points de vue divergents s’expriment sur la question. Même dans ces points de vue divergents, il y a des éléments qui nous aident. Tout le monde n’a pas à être d’accord avec le gouvernement. C’est une affaire nationale. C’est trop dit de dire que c’est largement rejeté. Si je m’en tenais à la table ronde de ce week-end sur la question, j’en conclu que le projet n’est pas rejeté. Le document est juste une base pour aller vers un accord », a-t-il argumenté.
Pour sa part, le ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication, le Dr Choguel Kakala Maiga s’est limité à donner l’appréciation du gouvernement sur l’absence de l’opposition à la table ronde, le week-end dernier, sur le projet d’accord. Selon lui, c’est une question sur laquelle il n’y aura pas de polémique. « L’opposition n’a pas participé à la table ronde et on ne peut qu’enregistrer, respecter et ne pas commenter ce choix », a-t-il dit. A noter que des doutes persistent sur la reprise effective des pourparlers. En effet, la réunion extraordinaire d’Alger sur la sécurité dans le nord du Mali, qui devait se tenir le 5 février dernier à Alger, a été reportée. Cette réunion avait pour objectif de renforcer le cessez le feu dans le nord du Mali. En plus, la table ronde, tenue le week-end, qui avait pour objectif de recueillir les suggestions, avis et recommandations des partis politiques et des forces vives de la nation pour les présenter à la médiation algérienne, a été boycotté par l’opposition. L’opposition estime qu’elle n’a pas été associée à l’élaboration des termes de référence.
Madiassa Kaba Diakité
SOURCE : Le Républicain