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Retour de Blaise de Washington : tapis rouge pour «l’homme qui a dit les gbê à Obama»

«L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais plutôt d’institutions fortes», est convaincu le président américain Barack Obama.

 

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– «Il n’y a pas d’institutions fortes sans hommes forts… Il n’y a pas aussi d’institutions fortes s’il n’y a pas de construction dans la durée», a répondu Blaise Compaoré lors d’une interview accordée pendant son séjour à Washington pour le sommet USA/Afrique.

Le moins que l’on puisse dire est que cette réponse est du goût de jeunes et femmes au Burkina qui ont réservé un accueil chaleureux à «l’homme qui a dit les gbê (vérités dans l’argot ivoirien Noutchi) à Obama», le samedi 9 août 2014 à l’aéroport de Ouaga.

Samedi 9 août 2014. Il est 21h à l’aéroport international Ouagadoudou-Taamsê. Impossible de se trouver une place de parking aux alentours de l’aéroport, tellement les véhicules à deux et quatre roues sont parqués sauvagement. Les forces de l’ordre postés à hauteur du parking de l’aéroport et des feux tricolores de la fin de l’Avenue Kwamé-N’Krumah dévient la circulation, empêchant les nouveaux arrivants d’accéder aux parkings de l’aéroport et du Plateau Sonar. Les premières aires de stationnement payant n’étant disponibles qu’à près d’un km de l’aéroport sur «KK», beaucoup se résolvent à garer au parking de Dieu (1). A leurs risques et périls.

Eclats de voix et noms d’oiseaux en langue nationale mooré à l’arrière du plateau Sonar. Vite un coup d’œil. En rang très serré, des jeunes qui viennent de descendre d’un car se disputent avec ceux qui veulent intégrer de façon anarchique la file indienne. On se bouscule et on s’insulte. Tout l’arbre généalogique y passe. Face à eux, deux jeunes hommes. Le premier arbore un tee-shirt sur lequel est écrit «Fan club Blaise Compaoré». Le second, en chemise pagne, tient une liasse de billets de 5 000 FCFA qu’il distribue aux jeunes qui défilent devant lui. Dans le groupe, de petits malins ont réussi à s’infiltrer une deuxième fois dans la rangée et à recevoir un deuxième billet de 5 000 FCFA. D’où le courroux de ceux qui n’ont pas encore reçu leur «gombo».

Retour à Taamsê où la devanture des salons présidentiel et ministériel est noire de monde. «Il est là !» entend-on un peu partout pendant qu’une réelle frénésie s’empare du public massé jusqu’aux environs du square Yennenga alors qu’il est 22h. Les bandeaux, pancartes, tee-shirts et autres pagnes rivalisent dans les messages de soutien au chef de l’Etat : «Blaise Compaoré le bravetchè qui a dit les gbê à Obama», «Papa Blaise», «Oui à Blaise en 2015»…

22h10 : le président du Faso foule le sol des hommes intègres ou plutôt le tarmac de l’aéroport de Ouaga où il est accueilli par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Dans le salon présidentiel, l’attendent le long du tapis rouge, des bonnets…rouges. Au bout du tapis, une «Hummer». «Alignez-vous, le patron va marcher» annonce Gérard Nayaogué du protocole d’Etat aux «supporters» agglutinés en bas des escaliers qui poussent aussitôt un cri de joie. C’est parti pour un véritable concert de hourras, de youyous et de tam-tams pendant que le chef de l’Etat prend un bain de foule. Pour une véritable séance de bousculade également dans ce magma dans lequel les forces de sécurité déblaient tant bien que mal le passage. «Naaba !», «On veut le référendum !», «Blaiso ! Blaiso ! Blaiso !» ou encore «Prési ! Prési ! Prési !» entend-on sur le petit trajet que ce dernier parcourt jusqu’au niveau des barrières qui donnent sur les feux tricolores de Kwame-N’Krumah. Se refusant à tout commentaire, il disparaît dans sa Hummer pour réapparaître sur le toit, saluant la foule qui délire littéralement. Le cortège parti, alors qu’il est 23h moins, c’est la ruée vers les motos et voitures pour se frayer un passage. C’est également le moment des interviews avec certains organisateurs de cet «accueil chaleureux» au nombre desquels la députée Pauline Traoré qui se fait la porte-parole des femmes du CDP dont plusieurs l’entourent : «Nous les femmes sommes sorties pour acclamer notre fils dont certains avaient dit qu’il allait se faire remonter les bretelles par Obama. Il n’en est rien et il a bien répondu à ce dernier. Il lui a dit la vérité.

Nous, les femmes, disons également oui au référendum pour départager tout le monde». Ambiance.

Hyacinthe Sanou

Source: L’observateur paalga

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