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Résultats du BAC : un taux de réussite mi-figue, mi-raisin

Après plusieurs informations annonçant une proclamation imminente des résultats de l’examen le plus attendu du Mali, le Baccalauréat, il a fallu attendre quelques jours de plus en raison de la grève des administrateurs publics. En deçà de 25%, le taux national a de quoi poser question.

Ce samedi 21 novembre 2020, il n’aura pas fallu plus de suspens dans la journée pour recevoir, par les moyens des TIC, les résultats du Baccalauréat malien. Contrairement aux années précédentes, la ville de Bamako n’a pas vibré au rythme connu des klaxons et autres cris de joie des lauréats qui contrastent avec les pleurs de ceux qui auront connu l’échec.
Parlant d’échec, le taux de 21,42% au plan national, indique que plus de trois quarts (3/4) des élèves n’ont pas su hisser leur niveau pour décrocher le fameux sésame du Bac. Au-delà, ne faut-il pas y voir la résultante d’un échec coupable de l’ensemble du système éducatif ?
On peut, d’entrée de jeu, se réjouir du quasi « exploit » d’un examen loin de soupçons et des suspicions de fraudes, contrairement au DEF, émaillé de plusieurs fuites des sujets. Cette réjouissance est de courte durée quand les résultats nous jettent à la figure les conséquences d’une gestion en dilettante de l’année scolaire 2019-2020. On peut se réfugier derrière la crise sanitaire de la Covid 19 pour expliquer cette déchéance de notre école mais on ne peut nier une succession d’erreurs et un manque inquiétant de vision pour relever le niveau de l’école malienne. On ne peut pas non plus se réfugier, comme il fut le cas une certaine année, derrière ces chiffres pour saluer la rigueur et le sérieux de l’organisation de ces examens. Un taux bas ne peut en aucun cas être synonyme d’une organisation rigoureuse des examens.
Un taux extraordinairement bas ne peut que refléter un niveau scolaire bas. De plus, dans le cas du Mali, un taux bas ne reflète que l’incapacité de nos décideurs de l’école à trouver la solution pour redonner à notre système éducatif ses lettres de noblesse. De plus, ce chiffre vient conforter une série inquiétante depuis 2014. Le taux oscille entre 16,24% et 28,57%, avec une seule exception de 32,20% en 2017.
Au 78,58% d’élèves qui connaissent la difficile expérience de l’échec à un examen, nous devons avoir le courage de dire qu’ils ne sont pas les premiers fautifs. Ils ont été abandonnés par leur pays, par leurs enseignants, des trimestres durant pour un article de loi et de meilleures conditions de vie, et par leurs parents, qui n’ont jamais su revendiquer le droit à l’éducation des enfants.
Ces résultats paraissent à un moment où nous célébrions la 31e édition de la Journée internationale des Droits de l’enfance et nous révélions que plus de 300 milles enfants n’avaient pas le privilège de l’école et que plus d’un millier d’écoles étaient fermées dans le Centre et le Nord du Mali.

Y.KEBE

Source: Bamakonews

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